Africa-Press – Madagascar. Quatre policiers du Service de contrôle des frontières (PAF) de l’aéroport international d’Ivato ont été placés en détention provisoire pour des accusations graves d’exploitation illégale, de corruption et d’extorsion de fonds. Retenus à la prison d’Antanimora en attendant leur procès, ces agents sont au cœur d’une enquête approfondie menée par le Bureau indépendant de lutte contre la corruption (BIANCO).
Cette affaire, révélée par des plaintes sur les réseaux sociaux, remonte au 7 février 2025. Lors de l’enregistrement d’un passager à destination de Dubaï, les quatre policiers ont menacé celui-ci de l’empêcher d’embarquer sur son vol Ethiopian Airlines, malgré des documents en règle. Ils ont exigé la somme de 2 millions d’ariary pour le laisser passer. Les résultats de l’enquête, concluant à l’extorsion de cette somme, ont été transmis au Tribunal de lutte contre la corruption (PAC) le 11 avril, après avoir obtenu l’autorisation de poursuite signée par le ministre de la Sécurité publique.
Les policiers, récemment affectés à l’aéroport en septembre 2024, sont désormais remplacés. Lors d’une descente à l’aéroport d’Ivato au mois de juillet 2024, Andry Rajoelina a souligné la nécessité d’assainir l’aéroport, un lieu dont la réputation de corruption est bien ancrée.
Mais les récents événements confirment la persistance de la corruption dans les institutions publiques, d’autant plus que ces pratiques ne datent pas d’hier et cela ne concernent pas uniquement les policiers. Même les agents affectés à l’enregistrement des passagers réclament également un “goûter” aux passagers qu’ils demandent d’insérer à l’intérieur du passeport, en toute discrétion, lors de l’enregistrement.
Les affaires d’extorsion au niveau de l’aéroport d’Ivato soulèvent de vives inquiétudes et nécessitent une réforme en profondeur pour éviter que cela ne constitue un écueil pour le développement du tourisme dans le pays.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Madagascar, suivez Africa-Press
