Africa-Press – Madagascar. Andry Rajoelina, est attendu à Nosy Be, dans la région Diana, du 22 au 24. Après Toliara, Nosy-Be accueille le conseil des ministres délocalisé de cette semaine. Actions sociales, inauguration d’infrastructures sont au programme mais l’une des principales raisons non avouées restent la tentative de résoudre ou d’étouffer l’affaire Sakatia qui reste d’actualité.
Une visite présidentielle qui intervient dans un contexte similaire à celui de la semaine précédente à Toliara, où le Conseil des ministres avait été organisé sur fond de polémique autour du projet minier Base Toliara. Depuis le gouvernement ne cesse de faire une campagne de communication pour défendre le projet Base Toliara. Il n’est pas ainsi exclu que le président fasse de même sur les îles autour de Nosy Be où des projets de tourisme de luxe sont portés par quelques familles et entreprises riches suscitent des polémiques.
A Nosy Be, les inquiétudes ne manquent pas avec notamment ce projet d’installation d’infrastructures touristiques sur Nosy Sakatia. Depuis plusieurs mois, une partie de la population locale ainsi que des associations environnementales expriment leurs craintes face à ce projet perçu comme une menace pour l’équilibre écologique de l’île, réputée pour sa biodiversité terrestre et marine.
Les autorités sont accusées de vouloir faire passer en force un projet largement rejeté par une partie de la population. En effet, il va de soi que la mise en œuvre du projet implique l’expulsion d’une partie de la population au profit d’une poignée d’individus ou d’un investisseur. Les habitants dénoncent un manque de transparence, des décisions prises sans réelle consultation, et une politique d’aménagement qui privilégie les intérêts économiques au détriment des droits fonciers des communautés locales.
Face à ces déplacements successifs dans des zones sensibles, certains observateurs s’interrogent sur la stratégie du gouvernement: ces conseils délocalisés sont-ils de réelles tentatives d’écoute des doléances locales, ou servent-ils surtout à calmer la grogne sociale tout en poursuivant des projets contestés?
À Nosy Be, la venue du président est attendue avec scepticisme. La population locale espère être écoutée, pas seulement observée. Reste à voir si cette visite sera synonyme de dialogue… ou d’un nouveau monologue institutionnel.
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