Africa-Press – Madagascar. À compter du 1er juillet 2025, les intérêts des crédits bancaires seront soumis à une TVA de 20 %, mettant fin à une exonération en vigueur depuis 2006. Présentée comme une mesure de rationalisation budgétaire dans la Loi de Finances 2025, cette décision apparaît en réalité comme un aveu d’échec économique et une fuite en avant fiscale de la part des autorités malgaches. Dans un contexte de fragilité économique, où les petites entreprises et les ménages peinent déjà à accéder au crédit, cette taxe agit comme un coup de massue.
Pire encore: l’Association Professionnelle des Banques (APB) a annoncé que cette TVA s’appliquerait rétroactivement aux prêts décaissés depuis janvier 2025. Une interprétation pour le moins discutable, non précisée dans la loi, mais qui pénalisera lourdement des milliers d’emprunteurs pris au dépourvu. Ce qui choque le plus, c’est le silence volontaire du secteur bancaire et des autorités: informée depuis mars, l’APB a préféré taire l’information, n’avertissant les clients qu’à la veille de l’entrée en vigueur. Une stratégie délibérée qui trahit un profond mépris pour la transparence et pour les droits des citoyens.
Le gouvernement, incapable de maîtriser ses dépenses de fonctionnement et de soutenir efficacement l’investissement productif, choisit ici la solution de facilité: taxer un levier fondamental du développement économique. On ne taxe pas les profits spéculatifs, mais le financement de l’économie réelle. Dans une nation où l’entrepreneuriat est déjà fragilisé, où les PME manquent de soutien, cette décision sonne comme un sabotage.
Cette réforme est à la fois techniquement discutable, socialement injuste et politiquement irresponsable. Elle révèle une gouvernance déconnectée, qui agit dans l’opacité, sans vision à long terme, et toujours au détriment des plus vulnérables.
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