Africa-Press – Madagascar. Une série de projets de loi liés à un financement total de 877,5 millions de dollars américains a été adoptée à l’Assemblée nationale, selon le ministère de l’Économie et des Finances. D’un autre côté, le Fonds monétaire international (FMI) annonce le décaissement de 107 millions de dollars dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Visiblement, l’argent coule à flots pour Madagascar, mais sur le terrain, rien n’indique que ces sommes colossales contribuent réellement à améliorer la vie des citoyens.
Les infrastructures essentielles se dégradent. La Route nationale 2, axe stratégique entre Antananarivo et Toamasina, principal port du pays, ressemble à un parcours d’obstacles, ralentissant gravement les échanges commerciaux. L’accès à l’eau potable et à l’électricité reste aléatoire, en dépit des réformes imposées à la JIRAMA, censées améliorer l’approvisionnement. Les coupures récurrentes, la vétusté des installations et la hausse des prix frappent durement les ménages, déjà affaiblis par une inflation persistante et un pouvoir d’achat en chute libre.
Dans ce contexte, les milliards annoncés laissent un goût amer. D’autant plus que ces financements ne sont pas des dons: ce sont des dettes. Dettes contractées au nom du développement, mais dont les retombées positives tardent à se faire sentir. Ce sont les contribuables malgaches — actuels et futurs — qui en paieront le prix, à travers l’impôt, la hausse des prix ou encore la réduction des dépenses publiques dans des secteurs déjà fragiles comme la santé ou l’éducation.
Force est alors de se demander si les bailleurs de fonds internationaux n’ont pas, de manière directe ou indirecte, une part de responsabilité dans cette spirale d’appauvrissement. En validant décaissement après décaissement, tout en fermant les yeux sur la mauvaise gouvernance, le manque de transparence, voire la corruption, ne deviennent-ils pas les complices involontaires de cette impasse nationale? Le FMI, tout en exigeant discipline budgétaire et réformes structurelles, continue d’alimenter un système qui ne montre guère de signes de redressement durable.
Les annonces de financements — pourtant impressionnantes — ne suffisent plus à masquer la réalité: Madagascar vit à crédit, mais ses dettes ne construisent ni routes solides, ni écoles fonctionnelles, ni réseaux électriques fiables. Et pendant ce temps, le peuple souffre, sans horizon clair, étranglé entre promesses non tenues et factures qui s’alourdissent.
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