Africa-Press – Madagascar. Où se trouve le président Rajoelina? La question mérite d’être posée depuis l’après-midi de dimanche, alors que les rumeurs de son départ du palais présidentiel d’Iavoloha se sont amplifiées. Plusieurs sources indiquent en effet que le Chef de l’État malgache, qui avait choisi de résider au palais depuis son retour de l’Assemblée générale de l’ONU le 27 septembre dernier, aurait pris un hélicoptère pour se rendre à Sainte-Marie, où un avion CASA de l’armée française l’aurait ensuite acheminé vers… La Réunion. Jusqu’ici, il reste difficile de confirmer cette information.
Dans la matinée de dimanche, au lendemain de la « mutinerie » du CAPSAT et de la victoire du 13 Mai, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale, Marie Michelle Sahondrarimalala, a confié que le président de la République se trouvait encore dans le pays. Dans la nuit de samedi à dimanche, un communiqué de la présidence, sous forme de démenti, avait d’ailleurs affirmé que le Chef de l’État était toujours à Madagascar. Dimanche soir, un autre communiqué d’Iavoloha, condamnant les menaces et injures à l’encontre du président, indiquait qu’il appelait toujours au dialogue.
Toutefois, une bonne partie des hauts responsables du pays semble avoir plié bagages. La fuite précipité de l’ancien Premier ministre Christian Ntsay, de Mamy Ravatomanga, homme d’affaires influent et proche du président Rajoelina, avec leurs proches a été confirmé par les autorités mauriciennes. Ils ont atterri en urgence à bord d’un jet privé appartenant à la compagnie aérienne de l’homme d’affaires, sans plan de vol déclaré.
Quelques jours auparavant, les députés Naivo Raholdina et le gouverneur de la région Analamanga, Hery Rasoamaromaka, auraient également gagné la France, où ils devraient probablement demander l’asile politique. D’autres personnalités proches du régime, telles que la sénatrice Lalatiana Rakotondrazafy ou le député Andry Ratsivahiny – dont les domiciles ont été incendiés lors de la première journée de manifestation, le 25 septembre – restent introuvables, se limitant à de rares déclarations, souvent provocatrices, sur les réseaux sociaux.
En tout cas, les appels au blocage des aéroports et de l’espace aérien malgache se sont multipliés ces derniers jours. L’armée de l’air est particulièrement sollicitée pour agir en ce sens, afin d’empêcher la fuite de responsables du régime et l’entrée éventuelle d’armes par voie aérienne, qui pourrait menacer la sécurité du pays en pleine période de crise.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Madagascar, suivez Africa-Press