Événement : Une semaine de mémoire de « mai 72 » clôturée à l’université d’Ankatso

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Événement : Une semaine de mémoire de « mai 72 » clôturée à l’université d’Ankatso
Événement : Une semaine de mémoire de « mai 72 » clôturée à l’université d’Ankatso

Africa-Press – Madagascar. Mai 72 », cinquante ans après, une semaine de mémoire de cette année historique s’est clôturée à l’Université d’Antananarivo, vendredi. Épicentre intellectuel d’une aspiration générationnelle il y a un demi-siècle déjà.

« Le jour est proche/durant lequel les plaintes cesseront », chantait Bekoto, sous une lueur chatoyante de coucher de soleil, à l’esplanade de l’Université d’Antananarivo vendredi. Devant une foule estudiantine et inconditionnelle du groupe Mahaleo, chantant pour cet instant magique le titre « Kurde », aux relents révolutionnaires.

Ainsi se clôturait alors, après presque une semaine, les jours de mémoire de « mai 72 ». Organisés par le milieu intellectuel malgache. Ateliers, témoignages, performances, débats… ont permis de mettre au clair une grande partie des zones d’ombre autour d’une aspiration sourde, ensuite devenue revendication sociale et enfin autodétermination identitaire.

Puisque plus de 64 ans de colonisation française, liberticide et raciste, cela ne s’efface pas en une seule République. « À vous maintenant, la génération actuelle, de reprendre la lutte. Elle est encore loin d’être finie », a signalé la professeure Monique Rakotoanosy, une des initiatrices de ces jours de mémoire. Il faut aussi admettre que 50 ans, cela se rappelle avec la manière.

Si le jardin d’Antaninarenina a accueilli trois jours d’activités en tout genre, le dernier jour à l’Université d’Antananarivo, vendredi, a été la cerise sur le gâteau. Durant les séances de partages et de témoignages des divers acteurs des événements de 1972, que ce soit à l’amphithéâtre « Confucius » ou à l’« Amphi–DEGS », un mot revenait.

« Inégalité ». Entre Antananarivo et la campagne. Inégalité entre malgaches, héritée du système colonial. Entre ressortissants français, descendants de colons, et « indigènes », celle-ci faisait le plus mal… À travers les différentes interventions, sortait petit à petit l’archétype de cette génération « soixantedouzard ». Hyper–intellectuelle, disciplinée, fêtarde, travailleuse, quelque peu naïve sur les bords…

Un nom apparaissait souvent, Manandafy Rakotonirina. Un bulldozer idéologique. Et là commença le glissement d’une aspiration collective légitime vers un mouvement populaire politique. Chez les jeunes des lycées de Faravohitra, Andohalo et Jean Joseph Rabearivelo qui étaient présents, les « idées de cette époque » étaient légitimes.

Ces derniers ont réalisé des fresques historiques du « 13 mai 1972 ». Tandis que le spectacle folklorique avec Ramilison Besigara Zanany, a conquis les centaines de jeunes sur l’esplanade. Ensuite, Bekoto est monté sur scène. Dama était retardé dans les embouteillages. Bebey et Benny du groupe Lôlô sy ny Tariny sont venus en renfort.

Dizzy Brains a fait sa part du « boulot ». Mahaleo revenait. Ces jours de mémoire de « mai 72 » ont permis de reconnecter deux générations, l’une ayant écrit l’histoire, l’autre attendue à la continuer avec la sienne.

Maminirina Rado

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