Demande de Liberté sous Caution Rejetée pour Ravatomanga

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Demande de Liberté sous Caution Rejetée pour Ravatomanga
Demande de Liberté sous Caution Rejetée pour Ravatomanga

Ikala Paingotra

Africa-Press – Madagascar. La juge mauricienne en charge du dossier vient de rejeter la demande de remise en liberté conditionnelle déposée par Mamy Ravatomanga. Jusqu’à présent, on ne peut que féliciter le système judiciaire de l’Ile Maurice, qui a montré sa capacité de résistance et son indépendance dans ce dossier épineux, face aux pressions et probables « sollicitations ». Selon nos confrères du Défi Média, outre les deux accusations de blanchiment d’argent qui pèsent sur celui appelé dans certains milieux « PDG », il y en a une troisième pour entente délictueuse à la suite des tentatives de trouver « un accord » avec des officiels.

Le comportement digne et courageux de la Justice mauricienne sur le cas Ravatomanga met en miroir celui pitoyable de la Justice malgache pendant des années, qui a fermé les yeux et s’est rendue complice par son silence et son inaction. Cela a permis à celui surnommé « Pierre Bleue » de fanfaronner lors de son dernier talk-show télévisé en terre malgache en clamant au sujet des rumeurs à son sujet: « sortez les preuves ». Bien entendu, aucune preuve n’est sortie, car tous ceux qui en avaient se sont tus prudemment. Dans le système politico-judiciaire sous Rajoelina, les rares qui ont osé s’attaquer à Mamy Ravatomanga l’ont payé cher (comme Rolly Mercia), ou ont failli y laisser des plumes, comme les dirigeants de Transparency International dans l’affaire de la filière litchi. Le personnage a en effet bénéficié de son système de placement de gens aux postes-clés pour protéger ses intérêts: les arrosages ont acheté le silence, et les intimidations ont fait le reste.

Quand les rumeurs négatives se faisaient trop insistantes, Mamy Ravatomanga se mettait devant des journalistes lors de talk-shows télévisées, durant lesquelles il se donnait le beau rôle: intègre, patriote, entrepreneur performant. C’étaient des opérations efficaces de communication auprès des influençables, qui lui trouvaient un bon Dieu sans confession et le mérite d’investir à Madagascar pour y créer des emplois: cela rendaient « tolérables » ses exactions. Il a suffi que la Justice mauricienne passe par là pour remettre les pendules à zéro. Malgré la susceptibilité des magistrats malgaches qui n’aiment pas être critiqués, la Justice malgache doit admettre un fait: il faut attendre que d’autres pays comme la Grande-Bretagne ou l’Île Maurice s’impliquent pour que les casseroles peu reluisantes des dirigeants malgaches apparaissent au grand jour.

Pour en revenir à la dignité de la Justice mauricienne, elle est certainement motivée par la sacro-sainte valeur qui y est accordée à l’image internationale du pays afin de maintenir la confiance des investisseurs. Maurice ne va donc pas risquer de perdre le capital-image engrangé depuis des années en traitant avec légèreté le cas Ravatomanga, au risque de détruire la bonne image de l’État de droit dans ce pays. On va donc attendre avec curiosité de voir si les nouvelles autorités du monde judiciaire à Madagascar vont effectivement oser aller vers une refondation de la Justice, au-delà du folklore devant les caméras. En attendant, la Justice malgache vient de se singulariser en mettant en liberté une Raïssa Razaivola condamnée en 2023 à sept ans de travaux forcés, dans un silence absolu et une absence d’explications? Et tant qu’on y est, a-t-on entendu un juge malgache faire ne serait-ce qu’un semblant d’enquête sur l’affaire Romy Voos?

Source: Madagascar-Tribune.com

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