Africa-Press – Madagascar. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a déclaré qu’environ trois millions de personnes dans la région du Sahel, dépendant de l’aide alimentaire vitale, risquent de ne plus la recevoir en l’absence d’un financement urgent.
Dans son rapport publié vendredi, l’organisation a mis en garde contre une insécurité alimentaire aiguë qui pourrait toucher des millions de personnes en Afrique de l’Ouest d’ici juin prochain.
Ces alertes surviennent alors que la saison de sécheresse devrait commencer plus tôt cette année, en raison d’un manque de précipitations et de faibles récoltes l’an dernier.
Le programme a affirmé que le manque de financement l’oblige à suspendre l’aide alimentaire pour environ deux millions de personnes, y compris les réfugiés soudanais au Tchad et les réfugiés maliens en Mauritanie, dont la survie dépend du soutien de l’organisation.
Avec l’arrivée de l’été, des milliers de déplacés et de sans-abris, ainsi que des centaines de familles vulnérables au Mali, au Niger et au Burkina Faso, seront confrontés à un risque de famine sévère.
L’organisation a besoin de six cent vingt millions de dollars américains de toute urgence pour garantir la poursuite du soutien aux populations affectées par les crises au Sahel et au Nigeria au cours des six prochains mois.
La directrice régionale du Programme alimentaire mondial en Afrique de l’Ouest, Margot van der Velden, a averti qu’un retard dans la mobilisation des financements pourrait compromettre les opérations d’aide et de sauvetage dans la région.
Elle a ajouté que l’Afrique de l’Ouest a longtemps souffert d’un manque de financements, et qu’il est désormais urgent d’amorcer un changement majeur pour atténuer l’impact de la faim sur les enfants et les femmes enceintes.
D’après la dernière analyse de la sécurité alimentaire, environ cinquante-deux millions de personnes souffriront de faim aiguë entre juin et août 2025, dont trois millions quatre cent mille en insécurité alimentaire extrême au Sahel, et deux mille six cents en situation de famine catastrophique dans le nord du Mali.
Crises sécuritaires
Les Nations unies attribuent l’expansion de la famine en Afrique de l’Ouest aux conflits armés, aux déplacements forcés, aux crises économiques et aux inondations destructrices qui ont touché plus de six millions de personnes en 2024.
Les tensions sécuritaires figurent parmi les principales causes de la crise alimentaire au Sahel, où les réfugiés et déplacés fuyant la guerre au Soudan exercent une pression accrue sur les ressources limitées du Tchad, un pays où la famine a augmenté de deux cents pour cent entre 2020 et 2025.
En Mauritanie, devenue un point de transit pour les migrants d’Afrique subsaharienne, les réfugiés installés dans le camp de M’Berra, situé dans la région du Hodh Ech Chargui, près de la frontière avec le Mali, sont menacés par la famine, selon le Programme alimentaire mondial.
Par le passé, le président mauritanien avait sollicité l’aide des partenaires et bailleurs internationaux pour mobiliser des ressources en faveur des réfugiés, qu’il considérait comme un risque pour la sécurité nationale.
En 2023, le Programme alimentaire mondial avait mis en garde contre la pression exercée par les déplacés maliens sur les populations locales en Mauritanie, compromettant l’accès aux ressources et aux moyens de subsistance.
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