Africa-Press – Madagascar. Depuis le 29 mai 2025, les ménages doivent une nouvelle fois composer avec une hausse des prix qui touche directement leur quotidien. Vitogaz, principal fournisseur de gaz domestique du pays, a officiellement augmenté ses tarifs sur toute sa gamme de bouteilles, mettant ainsi fin à l’accord de 2021 qui instaurait une TVA réduite à 5 % pour favoriser l’usage du gaz butane. Désormais, avec une TVA portée à 10 % par la loi de finances 2025, les consommateurs en paient les frais – au sens propre.
L’argument avancé par l’entreprise: une conjoncture économique défavorable marquée par la dépréciation continue de l’ariary, la flambée des coûts du transport maritime, et le manque à gagner lié aux remboursements de TVA. Malgré la promesse d’une hausse « progressive » étalée depuis janvier et limitée à 3,5 %, les chiffres parlent d’eux-mêmes. La bouteille de 4 kg s’élève désormais à 31 000 ariary contre 30 000 auparavant ; celle de 9 kg passe de 66 000 à 69 000 ariary ; la bouteille de 12,5 kg atteint 98 000 ariary contre 96 000, et celle de 39 kg grimpe à 410 000 ariary. Les prix peuvent varier selon les régions et les distributeurs mais dans un pays où une large frange de la population vit avec moins de 10 000 Ar par jour, ces prix sont tout simplement inaccessibles.
Pire encore, cette hausse survient dans un contexte où l’État s’était engagé depuis plusieurs années à promouvoir l’usage du gaz domestique pour lutter contre la déforestation et réduire la dépendance au charbon de bois. Le revirement fiscal de 2025 remet sérieusement en question la cohérence des priorités écologiques affichées par les autorités.
Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement a procédé dans la foulée à un réajustement des prix des carburants. Alors qu’une baisse générale avait été annoncée, seul le gasoil enregistre une légère réduction de 70 Ariary (passant de 5 170 à 5 100 Ariary le litre). En revanche, l’essence sans plomb augmente de 10 Ariary (5 520 Ariary), et le pétrole lampant, carburant des plus modestes, subit une envolée de 200 Ariary pour atteindre 3 430 Ariary. Une hausse brutale et injustifiée, alors que les autorités avaient promis l’inverse.
À force de décisions contradictoires, c’est la crédibilité de l’action publique qui vacille, et ce sont toujours les mêmes – les plus vulnérables – qui en subissent les conséquences. Tandis que les discours sur la protection de l’environnement et le pouvoir d’achat se multiplient, les réalités sur le terrain trahissent une gestion erratique, où les impératifs budgétaires semblent systématiquement primer sur la justice sociale et les engagements environnementaux.
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