Tebboune Ouvre le Salon Africain et Prône L’unité Économique

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Tebboune Ouvre le Salon Africain et Prône L’unité Économique
Tebboune Ouvre le Salon Africain et Prône L’unité Économique

Africa-Press – Madagascar. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a inauguré, jeudi à Alger, la quatrième édition du Salon du commerce intra-africain, en présence de plusieurs dirigeants des pays du Maghreb, de chefs d’États du Sahel et de hauts responsables venus de tout le continent. L’événement a été l’occasion pour le chef de l’État algérien de lancer un appel clair aux pays africains afin d’unir leurs efforts pour relever les défis économiques mondiaux, se libérer de la dépendance, produire eux-mêmes leur alimentation et exploiter leurs richesses au profit de leurs peuples.

Avertissement face aux risques mondiaux

Dans son discours d’ouverture, le président Tebboune a souligné que cette édition se tient dans un contexte mondial d’une extrême sensibilité, marqué par une accélération inédite des événements et par des risques croissants menaçant l’effondrement du système actuel des relations internationales. « La préoccupation d’aujourd’hui est avant tout économique, voire existentielle, et impose à chacun de se poser la question fondamentale: où se situe l’Afrique dans l’économie mondiale? », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que l’ordre international est menacé dans son essence même, avertissant que l’Afrique pourrait, une fois encore, figurer parmi les principales victimes de cette dégradation, par la marginalisation de ses priorités et l’affaiblissement de sa voix dans le processus de refonte du système mondial, et ce malgré ses immenses potentialités.

Réalisations et occasions manquées

Le président algérien a rappelé les avancées enregistrées par le continent au cours des deux dernières décennies, notamment la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, l’adhésion de l’Union africaine au G20 et l’établissement de partenariats avec les plus grandes puissances et organisations mondiales. Cependant, il a insisté sur le fait que ces acquis restent limités dans leur impact, l’Afrique demeurant marginalisée au sein des institutions financières et économiques internationales, avec seulement 6,5 % des droits de vote au FMI et 11 % à la Banque mondiale, et une influence restreinte à l’OMC.

Tebboune a relevé que la part de l’Afrique dans le commerce mondial ne dépasse pas 3 %, et que les flux annuels d’investissements étrangers s’élèvent à seulement 94 milliards de dollars, un chiffre dérisoire au regard des 30 % de ressources naturelles mondiales que possède le continent. Le commerce intra-africain, quant à lui, plafonne à 15 %, contre 60 % en Europe, privant ainsi les économies africaines d’importantes opportunités de croissance et de création de millions d’emplois pour les jeunes.

Un déficit d’infrastructures

Le président algérien a également mis en lumière le déficit considérable en infrastructures de transport, d’énergie, de communication et de financement, estimé à 90 milliards de dollars par an, ce qui entraîne une perte de 2 % du PIB continental. Il a estimé que ces défis devraient être perçus non comme un obstacle, mais comme un moteur supplémentaire pour mobiliser les énergies collectives et transformer la réalité africaine en une véritable success story.

Des projets algériens au service de l’Afrique

Tebboune a affirmé que l’Algérie entend jouer un rôle actif dans le développement du continent, citant plusieurs projets d’envergure à dimension africaine: la route transsaharienne reliant l’Algérie à plusieurs pays africains, le gazoduc Algérie–Nigeria destiné à fournir énergie et développement à plusieurs États, le projet de fibre optique pour renforcer la souveraineté numérique, le lancement de nouvelles lignes aériennes et maritimes reliant les capitales africaines, ainsi que l’ouverture de filiales de banques algériennes dans divers pays du continent.

Il a rappelé que l’Algérie a formé, depuis son indépendance, pas moins de 65 000 cadres africains et qu’elle octroie chaque année 8 000 bourses d’études à des étudiants africains dans des domaines tels que les mathématiques, la robotique, les nanotechnologies et l’intelligence artificielle, convaincue de l’importance d’investir dans le capital humain.

L’Afrique n’est pas un terrain d’expérimentation

Dans son allocution, Tebboune a insisté: « L’Afrique n’est pas un champ d’expérimentation pour les armes étrangères », affirmant que le continent a besoin de développement et d’investissements plutôt que de conflits. « Ceux qui veulent stopper l’immigration clandestine doivent investir et créer des emplois pour la jeunesse africaine, afin de remédier aux injustices que le monde inflige à notre continent », a-t-il ajouté.

Il a poursuivi: « Que l’Afrique produise elle-même sa nourriture, qu’elle investisse ses richesses au profit de ses fils et filles, et qu’elle gagne sa place, avec mérite, dans le monde d’aujourd’hui et de demain », appelant à faire de cette édition du salon un nouveau point de départ pour bâtir un continent fort et prospère.

La jeunesse, avenir du continent

Tebboune a conclu en affirmant que l’Afrique est l’avenir, compte tenu de son immense potentiel humain: « C’est un continent jeune, alors que les autres continents entrent dans une phase de vieillissement », a-t-il déclaré. « Tout ce que nous faisons sur les plans politique et économique est au bénéfice de la jeunesse. La jeunesse algérienne et africaine est innovante et ne nourrit aucun complexe vis-à-vis des autres continents. Notre avenir réside dans notre jeunesse », a-t-il souligné.

Témoignages et positions de soutien

Pour sa part, l’ancien président du Nigéria et président du conseil consultatif du salon, Olusegun Obasanjo, a salué le rôle que joue désormais cet événement en tant que principal rendez-vous du commerce et de l’investissement en Afrique, le considérant comme un symbole de la renaissance économique rassemblant les différentes forces économiques du continent. Il a précisé que les trois précédentes éditions avaient abouti à des accords commerciaux et d’investissement dépassant les 120 milliards de dollars, exprimant son espoir que l’édition d’Alger produise des résultats encore plus importants, notamment avec la participation de 48 pays africains, soit le plus grand nombre depuis le lancement du salon en 2018. Il a également annoncé que la ville nigériane de Lagos accueillera la cinquième édition en 2027.

De son côté, le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi, a insisté sur l’importance de participer à cet événement continental, estimant que les projets lancés par l’Algérie dans le cadre du salon profiteront à l’ensemble du continent, en renforçant la connexion entre le nord et le sud de l’Afrique, au service du développement et de la stabilité.

Journée de l’Algérie et opportunités d’investissement

Le programme de la première journée du salon comprend l’organisation de la « Journée de l’Algérie » par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, avec des sessions consacrées à la présentation des réformes économiques et des opportunités d’investissement disponibles en Algérie, ainsi qu’à la mise en valeur de sa place dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.

Ce salon est organisé par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), sous le slogan: « Un pont vers de nouvelles opportunités ». Y participent des délégations de 140 pays et plus de 2 000 entreprises d’Afrique et d’ailleurs, dont environ 200 sociétés algériennes. La présence de 35 000 visiteurs professionnels est attendue, avec la conclusion d’accords commerciaux et d’investissement dépassant les 44 milliards de dollars.

Vers un ordre mondial plus juste

Tebboune a conclu son discours en affirmant que l’humanité a besoin d’un nouvel ordre mondial fondé sur la justice, la solidarité humaine et une coopération réelle, mettant fin aux guerres et aux divisions. Il a déclaré: « Le continent regorge de richesses, et nous devons élaborer une nouvelle approche en tirant les leçons du passé pour construire un avenir auquel aspirent tous les peuples africains ».

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