Africa-Press – Madagascar. Les premiers déférés dans l’affaire des cinq Boeing 777 immatriculés à Madagascar et retrouvés en Iran ont comparu vendredi devant le parquet du Pôle anti-corruption (PAC) aux 67 Ha. Selon la procureure générale près le PAC, Elysée Rasoahanta, vingt-deux personnes physiques et morales, dont des ressortissants étrangers, ont été présentées à la justice. Elles font partie des trente-trois individus mis en cause dans ce dossier. Les onze autres sont encore activement recherchés.
De lourds chefs d’inculpation sont retenus: corruption, abus de fonction, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs, concussion, usurpation de titre et recel de malfaiteurs. Parmi les inculpés figurent six hauts responsables de l’Aviation civile de Madagascar (ACM), dont son directeur général, le colonel Gervais Damasy. Des collaborateurs proches des deux opérateurs à la tête de la société écran Udaan Aviation ont également été entendus. Concernant les personnes morales, plusieurs sociétés impliquées directement ou indirectement dans les demandes d’immatriculation provisoire des appareils sont citées.
L’ancien ministre des Transports et de la Météorologie, Valéry Ramonjavelo, n’a pas été présenté devant le PAC. Son dossier relève de la Haute Cour de Justice (HCJ), a précisé la procureure générale. Elle a également révélé que certains accusés avaient déjà livré des aveux lors des enquêtes préliminaires, sans toutefois incriminer de membres de l’Exécutif. À noter que le Premier ministre, Christian Ntsay, qui assure l’intérim du ministère des Transports après le limogeage du ministre en poste, aurait décidé de mettre à l’écart plus d’une dizaine de collaborateurs au sein du ministère.
Annoncées pour la matinée, les auditions n’ont débuté que dans la soirée. Vers 22 heures, seuls huit suspects avaient été entendus, les auditions se poursuivant tard dans la nuit. Tout cela dans un contexte marqué par une forte tension puisque le siège du PAC a été entièrement bouclé par éléments des forces de l’ordre. L’accès était strictement réservé aux magistrats, enquêteurs et avocats, tandis que journalistes et familles des suspects patientaient à l’extérieur sous haute surveillance.
Autre élément marquant, des sources judiciaires affirment que le FBI a dépêché une mission à Madagascar afin d’appuyer les investigations sur l’immatriculation suspecte des avions, soulignant l’envergure internationale de ce dossier sensible. L’issue des premières décisions judiciaires est attendue dans les prochaines heures.
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