ASSAINISSEMENT À ANTANANARIVO – Quel bilan après dix jours ?

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ASSAINISSEMENT À ANTANANARIVO - Quel bilan après dix jours ?
ASSAINISSEMENT À ANTANANARIVO - Quel bilan après dix jours ?

Africa-Press – Madagascar. Le délai de dix jours octroyé par le président de la République au PDS d’Antananarivo pour assainir la ville a pris fin hier. Selon Richard Ramanambitana, les objectifs fixés ont été atteints.

Objectif atteint. Tel est le constat de Richard Ramanambitana, Président de la délégation spéciale (PDS) de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), concernant le débarrassage de la capitale des montagnes d’ordures en dix jours.

Le bilan de la dernière journée des dix jours impartis au nouveau PDS d’Antananarivo et à son équipe pour l’enlèvement des ordures est toutefois mitigé. Les tas de déchets accumulés durant plusieurs jours sur des points noirs comme celui d’Andravoahangy et Manjakaray sont entièrement enlevés. Cependant, dans certains quartiers, les bacs à ordure sont toujours remplis à ras bord en plein milieu de journée et d’autres débordent encore sur le trottoir ou la chaussée.

« Nous avons atteint notre objectif. Nous en sommes à plus de 90 % des ordures ramassées jusqu’à présent. Nous atteindrons les 100 % à la fin de la période impartie », affirme le PDS de la ville des mille lors d’une interview hier, exprimant un ton confiant. « Nous pouvons nous en féliciter », ajoute-t-il. Effectivement, durant ces dix premiers jours à la mairie, les montagnes d’ordures qui ont envahi la ville ont été réduites.

Richard Ramanambitana n’a pas eu le choix non plus. À peine nommé, il a été publiquement soumis à une obligation de résultats par Andry Rajoelina, président de la République. La nomination du nouveau PDS d’Antananarivo a été annoncée le 1er mars et il a pris officiellement ses fonctions le 5 mars. La veille de son installation officielle, cependant, on lui a imposé l’impératif d’enlever les ordures de la capitale en dix jours.

Obligation quotidienne

L’instruction présidentielle a été donnée lors de la cérémonie de remise officielle des camions bennes et autres équipements d’assainissement, un don du gouvernement japonais par le biais de son agence de coopération internationale (JICA). « L’augmentation du nombre de camions pour ramasser les ordures a grandement aidé la Société municipale d’assainissement (SMA) dans le ramassage des ordures », concède Richard Ramanambitana dans cette interview qui sera publiée prochainement.

Le PDS ajoute que le soutien actif de l’État central a également stimulé les actions d’assainissement pour respecter les dix jours impartis par le président de la République. La contribution de l’État a été essentiellement dans l’achat de carburant pour les camions bennes.

Outre l’insuffisance des camions pour la collecte des ordures, le manque de moyens financiers pour les approvisionner en carburant est la principale problématique de la SMA, une des principales causes de l’amoncellement des ordures. Face à l’urgence, l’État a donc mis la main à la poche pour stopper l’insalubrité dans la capitale. La problématique budgétaire de la SMA, qui découle des problèmes de trésorerie de la CUA, n’est pas pour autant résolue. D’aucuns s’attendent maintenant à ce que la Commune continue sur sa lancée en termes d’assainissement.

Le PDS Ramanambitana reconnaît que la solution réside dans l’augmentation des moyens à la disposition de la SMA. À l’entendre, l’État central serait disposé à poursuivre son appui à la Commune, « dans la limite de ses moyens ». L’option durable et la plus appropriée au statut de collectivité décentralisée de la CUA est de renflouer ses caisses et, par ricochet, celles de la SMA.

Selon ses explications, le PDS compte ainsi soumettre au conseil municipal une initiative visant à encourager les contribuables de la capitale à s’acquitter de leurs taxes, surtout l’Impôt foncier sur la propriété bâtie (IFPB). La Redevance pour les ordures ménagères (ROME) serait comprise dans l’IFPB. Une redevance qui est versée directement à la trésorerie de la SMA. À l’heure actuelle, le taux de recouvrement fiscal de la CUA, surtout pour l’IFPB, serait quasiment nul par rapport au nombre des contribuables.

Aussi, le PDS indique que l’éducation fait partie de cette stratégie pour amener les Tananariviens à s’acquitter de leurs taxes. Une éducation qui sensibilise également aux obligations en matière d’assainissement, notamment le respect de l’horaire pour sortir les ordures ménagères. Selon le Code municipal d’hygiène, il est de 16 heures à 20 heures. Le non-respect de cette disposition est la cause de la saturation permanente des bacs à ordures, selon les responsables, ce qui complique le rythme des ramassages.

Après la longue période d’insalubrité qui a inondé la capitale, les résultats des dix jours d’assainissement sont relativement positifs. Ce qui peut être considéré comme une « prouesse » aujourd’hui est, pourtant, une attribution quotidienne et basique des autorités municipales. Elles ont ainsi l’obligation de maintenir la cadence, peu importe les circonstances et les contraintes, notamment financières. Outre l’assainissement, il y a aussi la réfection des routes à réaliser en urgence.

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