Africa-Press – Madagascar. À en croire les propos tenus jeudi devant la presse par le Premier ministre, Herintsalama Rajaonarivelo, les principales institutions issues de la période transitoire seraient juridiquement et politiquement inamovibles. Ni la présidence de la Refondation de la République, ni le gouvernement, encore moins l’Assemblée nationale, ne pourraient être remis en cause avant la fin de la transition. Une déclaration lourde de sens, qui semble s’adresser directement aux députés ayant laissé entendre la possibilité d’une motion de censure contre l’équipe gouvernementale dirigée depuis le palais de Mahazoarivo.
Le chef du gouvernement affiche ainsi une sérénité assumée, se disant à l’abri de toute manœuvre institutionnelle visant à déstabiliser l’exécutif. Selon lui, cette stabilité est garantie par les dispositions prises par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) lors du transfert du pouvoir de chef de l’État au colonel Michaël Randrianirina, consécutif à la déchéance d’Andry Rajoelina. Dans ce cadre précis, les textes en vigueur ne prévoient ni l’empêchement du président de la Refondation, ni la possibilité d’une motion de censure contre le gouvernement, ni même la dissolution de la Chambre basse. Pour Herintsalama Rajaonarivelo, la lecture des lois est claire et sans ambiguïté.
Afin de conforter davantage son fauteuil, le Premier ministre a rappelé avec insistance que « les lois en vigueur doivent être respectées et appliquées », soulignant ainsi que toute tentative de remise en cause du gouvernement relèverait davantage de calculs politiques que d’un fondement juridique réel. Cette posture renforce l’idée d’un exécutif verrouillé, protégé par un cadre légal taillé sur mesure pour garantir la continuité de la transition.
Dans ce climat de soupçons, le député d’Arivonimamo, Antoine Rajerison, a affirmé que le président de l’Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniako, serait à l’origine d’une tentative de motion de censure. Une accusation rejetée par l’intéressé. Il a déclaré que les députés actuels ont eux-mêmes contribué à la mise en place du Premier ministre. « Ce n’est pas nous qui allons le démettre », s’est-il défendu.
Pour justifier sa position, Siteny Randrianasoloniako a évoqué les relations de travail qu’entretient l’Assemblée nationale avec le gouvernement: amendements apportés au projet de loi de finances, promesse d’auditions régulières des membres du gouvernement, et coopération institutionnelle jugée satisfaisante. Autant d’arguments destinés à rassurer sur l’absence de volonté de faire tomber l’exécutif.
Selon le président de l’Assemblée nationale, la rumeur de motion de censure relèverait donc de la pure invention, voire d’un règlement de compte personnel.
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