Africa-Press – Madagascar. Une double vague de critiques vise le président du Sénat, le général Richard Ravalomanana. D’un côté, l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) condamne fermement l’attitude jugée condescendante du sénateur envers un journaliste lors d’une séance publique tendue, le 30 juillet au Sénat. De l’autre, Zaza Ramandimbiarison, ancien vice-premier ministre et figure politique de la transition, exige purement et simplement la démission de l’actuel président de la Chambre haute.
Dans un communiqué publié le 1er août, l’OJM s’insurge contre « la réaction et les propos déplacés » de Richard Ravalomanana. L’ordre dénonce une atteinte directe à la liberté de la presse et au droit des journalistes d’interroger les responsables publics. Il rappelle que « toute forme de pression » constitue une menace pour la démocratie et souligne les difficultés croissantes rencontrées par les professionnels de l’information face à des comportements d’intimidation, voire de menaces physiques, dans l’exercice de leur mission.
Le communiqué insiste sur le rôle fondamental du journaliste: informer les citoyens, poser les bonnes questions et transmettre les attentes du public aux responsables politiques. Il invite les institutions à garantir la liberté de la presse et à respecter les normes démocratiques.
Parallèlement, Zaza Ramandimbiarison, ancien directeur de cabinet sous la transition d’Andry Rajoelina et membre éminent des gouvernements passés, publie un message au ton beaucoup plus direct. Il accuse Richard Ravalomanana d’avoir permis l’infiltration de l’appareil étatique par des intérêts étrangers via un conseiller controversé, et évoque des implications possibles dans une affaire de trafic international lié à la compagnie iranienne Mahan Air, plus précisément dans l’affaire de Boeing 777. Selon lui, cela constitue « une trahison de la patrie » et « un mépris de la souveraineté nationale ».
Il dénonce une perte de légitimité de l’institution sénatoriale et appelle le général à se retirer de ses fonctions, évoquant la nécessité de tourner la page sur une gestion qu’il qualifie de « toxique » pour le pays.
Entre liberté de la presse fragilisée et soupçons de compromission internationale, les accusations contre Richard Ravalomanana s’accumulent. Pour l’heure, le principal intéressé ne s’est pas exprimé publiquement en réponse à ces critiques. Mais la pression monte.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Madagascar, suivez Africa-Press