Africa-Press – Madagascar. La nomination d’Herintsalama Rajaonarivelo au poste de Premier ministre a été officialisée hier en fin d’après-midi au palais d’Iavoloha, trois jours après la prestation de serment du colonel Michaël Randrianirina, président de la réfondation de la République.
Ce choix, symbolique et stratégique, met fin à une série de spéculations politiques qui agitaient la capitale depuis plusieurs jours. Plusieurs noms ont été évoqués et plusieurs profils cités, mais le nouvel homme fort du pays a préféré un profil économique. « Il a été choisi pour diverses raisons dont ses compétences et expérience, notamment en matière de relations avec les bailleurs de fonds », a indiqué le Colonel Michaël Randrianirina lors de son allocution hier.
Herintsalama Rajaonarivelo n’est pas un inconnu du monde économique malgache. Ancien président de la Fivmpama (Fikambanan’ny Mpandraharaha Malagasy), il a également dirigé l’International Trade Board of Madagascar et le Groupement des entreprises malgaches (FOM). Il est administrateur dans plusieurs société dont la CNAPS, à la banque BNI Madagascar où il est président du conseil d’administration. Il est également administrateur de Madarail aux côtés de Mamy Ravatomanga et de Naina Andriantsitohaina.
Le nouveau Premier ministre maîtrise les arcanes de la finance et connaît les procédures des bailleurs de fonds internationaux, selon ses anciens collaborateurs. D’autres estiment que son expérience et son réseau dans le secteur privé pourraient être des atouts décisifs pour redresser une économie en berne.
Des contestations déjà en germe
Mais à peine la nomination annoncée, les premières critiques n’ont pas tardé à émerger. Dans plusieurs rangs politiques, on déplore un manque de concertation autour de la décision présidentielle. Il s’agirait d’une manoeuvre politique orchestrée par certains députés, estime une militante politique ayant toujours œuvré auprès des dirigeants du régime actuel.
Parmi les manifestants et les mouvements citoyens, notamment au sein de la Génération Z, le sentiment de frustration est palpable. Ces jeunes, qui avaient soutenu avec enthousiasme la promesse de refondation du président Randrianirina, estiment avoir été écartés du processus de décision, contrairement aux engagements pris durant la campagne.
Herintsalama Rajaonarivelo est actuellement très critiqué dans l’opinion publique pour sa proximité avec des hommes d’affaires devenus figures politiques, dans un système où la frontière entre l’État et les intérêts privés n’existe plus.
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