Africa-Press – Madagascar. Les habitants d’Antananarivo renouent avec les coupures d’électricité, au grand dam d’une population déjà éprouvée par l’instabilité énergétique. Sur les réseaux sociaux, Jirama tente de justifier la situation: la centrale hydroélectrique d’Andekaleka, principale source d’alimentation de la capitale, est à bout de souffle. En cause, la baisse du niveau d’eau du barrage, qui contraint l’opérateur à des délestages tournants d’environ deux heures pour chaque coupure. Une mesure d’urgence, selon la société, visant à répartir équitablement la production disponible.
Mais derrière cette communication aseptisée, la réalité s’annonce bien plus préoccupante. En effet, une panne survenue à la sous-station Tana Sud, à Anosizato, vient aggraver la situation. Un transformateur de 25 MVA, essentiel à l’alimentation de l’ouest de la capitale, est tombé en panne samedi dernier. Selon la Jirama, il faudra deux semaines pour le démonter, le transférer à Ambodivona, puis procéder à sa réparation. En attendant, les quartiers situés le long de la RN1, de Soavinandriana à Anosizato, ainsi qu’Itaosy, Ambohimanarina, Talatamaty et leurs environs, devront composer avec des perturbations prolongées.
Ce nouvel incident met une fois de plus en lumière la vétusté du réseau électrique malgache et la récurrence des défaillances techniques. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la sous-station d’Anosizato connaît de tels dysfonctionnements. En novembre 2024, une explosion sur un autre transformateur avait déjà paralysé la distribution d’électricité dans plusieurs localités pendant plusieurs jours. Les réparations avaient alors été longues et coûteuses, sans pour autant empêcher une nouvelle défaillance quelques mois plus tard.
La question de la maintenance des infrastructures et des investissements structurels s’impose donc avec une acuité croissante. Combien de temps encore la population devra-t-elle subir les conséquences d’un réseau sous-dimensionné, mal entretenu et géré à vue? Derrière les explications techniques de la Jirama se cache une crise systémique qui appelle des réponses durables. À l’heure où l’accès à l’électricité est censé être un droit fondamental, l’État et les gestionnaires du secteur énergétique semblent incapables de garantir un service fiable à leurs concitoyens.
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