Ministres Inaccessibles pour L’Opposition à L’Assemblée

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Ministres Inaccessibles pour L'Opposition à L'Assemblée
Ministres Inaccessibles pour L'Opposition à L'Assemblée

Africa-Press – Madagascar. Les députés de l’opposition ont voulu convoquer trois ministres à l’Assemblée nationale, à savoir la ministre de l’Économie et des Finances, la ministre des Affaires étrangères et le ministre de l’Environnement et du Développement durable. Ces responsables sont respectivement concernés par trois dossiers sensibles: la non-révision de la loi de Finances, l’affaire toujours non résolue des îles Éparses, et le très controversé projet Base Toliara. Autant de sujets qui mériteraient, selon les opposants, des éclaircissements publics et une véritable redevabilité politique.

Les députés de l’opposition, notamment ceux de la plateforme Firaisankina, ont annoncé que ce face-à-face était prévu pour ce mercredi, dans le cadre d’un débat organisé spécifiquement pour l’opposition. Mais, sans grande surprise, le bureau permanent de l’Assemblée nationale a rapidement opposé un refus à cette initiative. Une manœuvre qui, bien que justifiée par des considérations de procédure, laisse planer un doute sur la volonté réelle de favoriser un débat démocratique ouvert.

Justin Tokely, président de l’Assemblée nationale, a tenté de justifier ce refus en expliquant que la convocation des ministres ne figurait pas encore à l’ordre du jour officiel. « Nous devons l’étudier lors de la deuxième partie de l’ordre du jour, à adopter vers la fin du mois de mai », a-t-il précisé. Il a également relativisé l’importance d’une telle convocation, indiquant que « ce n’est pas toujours nécessaire » dans le cadre d’un débat de l’opposition. Une réponse qui, aux yeux de certains, peut passer pour une esquive institutionnelle de sujets brûlants.

Jean Jacques Rabenirina, député de Firaisankina, a confirmé qu’une demande officielle avait bien été déposée auprès du bureau permanent. En principe, celui-ci est censé transmettre cette demande au gouvernement. Or, selon ses déclarations, il n’est pas rare que certains membres du gouvernement fassent pression pour que ces convocations soient simplement ignorées. Ce genre de pratique, bien que peu assumée publiquement, jette une lumière inquiétante sur le fonctionnement démocratique au sein de nos institutions.

Mais visiblement, l’opposition n’a pas dit son dernier mot. Les élus de Firaisankina entendent maintenir la pression sur l’exécutif et n’ont aucune intention de faciliter la tâche des députés pro-régime, pourtant majoritaires à l’Assemblée. Et si cette convocation échoue, les opposants comptent bien revenir à la charge lors du face-à-face gouvernement-parlement prévu les 12 et 13 juin — si toutefois ce rendez-vous n’est pas annulé à la dernière minute, comme cela est trop souvent le cas ces dernières années. Une répétition qui, à force, finit par décrédibiliser l’idée même d’un dialogue institutionnel sincère.

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