Africa-Press – Madagascar. La conjoncture rappelle aux forces armées ses vocations actuelles. Lutter contre l’insécurité et protéger la population, mais aussi, défendre la souveraineté de l’État et garantir la stabilité.
Nous devons faire face à de nouvelles menaces. Ces mots sont ceux de Andry Rajoelina, président de la République, dans son discours durant la cérémonie de sortie de la 42e promotion des élèves officiers de l’Académie militaire (ACMIL), à Antsirabe, hier.
Le contexte marqué par le projet d’assassinat déjoué du chef de l’État a été en toile de fond de l’événement à l’ACMIL Antsirabe. D’autant plus que des éléments des Forces armées sont dans la liste des personnes mises en cause.
Il s’agit, par ailleurs, de la première sortie publique du locataire d’Iavoloha depuis le début de cette affaire. Il y a, également, tenu son premier discours officiel, après une première réaction succincte, à l’issue d’une rencontre avec les membres du bureau de la Conférence des évêques de Madagascar, jeudi.
Tous attendaient la prise de parole du président de la République donc. Il n’a toutefois pas abordé de front le sujet d’actualité le concernant. De façon indirecte, il y a fait référence en rappelant les missions et les vocations de l’armée.
S’adressant d’abord aux nouveaux officiers sortant, Andry Rajoelina déclare, « à partir de ce jour, vous faites partie des piliers de la souveraineté de la sécurité nationale. Votre mission sera de préserver la paix sociale et défendre la patrie ».
S’adressant à l’ensemble des Forces armées, le Président ajoute, « nous faisons face à de nouvelles menaces ». Il les exhorte alors, à prendre leur responsabilité « contre tout ce qui pourrait attenter à la souveraineté et la sécurité. Je suis certain que vous assumerez parfaitement votre noble responsabilité ».
Mettant en avant son statut constitutionnel de chef suprême des Forces armées, Andry Rajoelina renchérit, « je rappelle qu’il est de votre devoir de défendre la patrie contre les menaces extérieures, mais aussi, intérieures. Contre ceux qui cherchent à créer des troubles, à détruire, à abattre, à fouler au pied les valeurs malgaches».
Une des expressions qui reviennent fréquemment au sujet de la tentative d’assassinat du chef de l’État est qu’intenter à la vie d’autrui est contraire aux valeurs malgaches. Chez les militaires, cette intention est qualifiée de tentative d’atteinte à l’intégrité des institutions et à la souveraineté nationale dont la défense est dévolue aux Forces armées. Le discours du président de la République, hier, revêt deux dimensions. Il fait d’abord référence à la mission des Forces armées et en fait le rapprochement avec la conjoncture actuelle.
Depuis le déclenchement de la Réforme du secteur sécurité (RSS), menant à la restructuration de l’armée, les deux entités au sein des Forces armées, que sont l’armée et la gendarmerie nationale sont sur deux fronts. Il s’agit de la défense de l’intégrité du territoire et de la souveraineté nationale, mais aussi, la lutte contre l’insécurité.
Vis-à-vis de la situation actuelle, toutefois, Andry Rajoelina met l’accent sur le fait que la défense de la souveraineté étatique revêt deux dimensions, également. Celle contre les menaces extérieures et celle contre les menaces qui viennent de l’intérieur.
Plus cash dans ses propos, le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, a voulu rassurer sur le soutien des Forces armées envers son chef suprême dans la défense de la souveraineté nationale. « Nous sommes derrière vous pour défendre le pays et la population contre toute velléité de trouble qu’elle vienne de l’extérieur ou de l’intérieur. Soyez-en rassuré, nous sommes là pour vous protéger, pour défendre la souveraineté et l’intégrité du territoire », lance-t-il.
Après une dizaine de jours sous tension et durant lesquels il n’a fait aucune apparition publique, Andry Rajoelina semble s’être ressourcé auprès des militaires, hier. Il a semblé profiter de cette cérémonie de sortie de promotion pour rassurer et montrer à l’opinion publique qu’il reste serein malgré la situation.
Le Président est resté jusqu’au bout du programme de l’événement, participant même au banquet. Le dispositif et le protocole de sécurité mis en place indiquent, néanmoins, que la prudence est de mise. Mieux vaut prévenir que guérir.
Une icône de l’armée. C’est le statut dont jouit feu le général Ismaël Mounibou, décédé en 2018, au sein de la grande muette. C’est au nom de ce monument qu’est baptisée la 42e promotion de l’Académie militaire, sortie officiellement, hier. La promotion «Général de corps d’armée Ismaël Mounibou», compte soixante-neuf nouveaux officiers, dont neuf femmes. Le major de cette promotion est le sous lieutenant Fenolaza Adryen Herisolofo.
La cérémonie d’hier a, également, été l’occasion pour leurs aînés de donner leur bénédiction aux élèves officiers de la 44e promotion, qui démarre sa formation. Une promotion qui est baptisée «Amiral Ratsiraka Didier Ignace», du nom de l’ancien président de la République, décédé cette année.
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