Africa-Press – Madagascar. Chez les insectes, la taille des ailes est d’une plasticité remarquable, capable de réagir et de s’adapter aux changements environnementaux comme les densités de population, la température, l’ensoleillement ou la qualité de leurs habitats végétaux.
En outre, quelques études avaient montré par le passé que des virus de plantes en infectant les insectes pouvaient également modifier la morphologie de leurs ailes. Toutefois, les mécanismes moléculaires sous-jacents demeuraient inconnus.
Le virus de la rayure du riz, très répandu en Asie
Une équipe de chercheurs chinois de l’institut de zoologie et de l’université chinoise de l’académie des sciences de Pékin vient de publier une explication dans les pages de la revue Pnas. Leur étude s’est focalisée sur les effets du virus de la rayure du riz, très répandu en Asie, sur les Laodelphax striatellus.
Cette espèce d’hémiptère piqueur originaire d’Eurasie et d’Afrique de Nord appartient à la famille des Delphacidae qui contient environ 2000 espèces. Quelques-unes sont parfois retrouvées sur le territoire français. Ces punaises tropicales ont été élevées en laboratoire et infectées par le virus, permettant ainsi aux chercheurs de révéler les gènes modifiés par la contamination.
Un virus qui affecte les insectes mâles mais pas les femelles
Leurs expériences ont montré que le virus de la rayure du riz affectait au stade larvaire un gène régulateur du développement des ailes en agissant sur la voie de transduction de l’insuline. Ce gène, nommé Encounter, se retrouvait ainsi hautement exprimé chez les mâles adultes infectés. En revanche, le virus n’avait aucun effet sur les femelles chez qui le gène est quasiment absent.
Résultat: un dimorphisme très marqué pour cet insecte qui, lorsqu’il est touché par le virus, voit les ailes des mâles démultipliées tandis que celles des femelles sont inchangées. Munis de ces ailes géantes, les premiers peuvent ainsi voyager sur de plus longues distances et ainsi transmettre le virus plus largement. D’un autre côté, les femelles n’étant pas infectées, elles conservent toute leur énergie pour la reproduction de l’espèce.
Les chercheurs estiment que leur découverte, en mettant en lumière le rôle des insectes disséminateurs, pourrait participer à réduire les impacts des épidémies provoquées par ces virus de plantes sur les productions agricoles.
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