Africa-Press – Madagascar. Traverser plusieurs fuseaux horaires est une épreuve pour l’organisme. Il subit des signaux contradictoires et met plusieurs jours à s’adapter au nouveau rythme qui lui est imposé. Il est d’ailleurs plus facile de récupérer d’un voyage vers l’ouest car l’allongement des journées coïncide davantage avec le rythme de nos cellules. Dans les années 2000, les scientifiques s’aperçoivent que le corps n’est pas pourvu d’une mais de plusieurs horloges internes. Presque toutes les cellules seraient dotées d’une horloge circadienne. C’est leur désynchronisation, les unes par rapport aux autres, qui crée l’effet de décalage horaire sur l’organisme.
Dans leur modèle mathématique, des chercheurs de l’université Northwestern (Etats-Unis) ont intégré plusieurs horloges internes afin d’étudier leurs interactions. L’étude, publiée dans la revue Chaos, identifie à la fois l’effet de l’âge sur la synchronisation des horloges internes, et une méthode pour accélérer la récupération après un grand voyage.
Qu’est-ce que le décalage horaire ?
L’effet de décalage horaire résulte de la dissociation des horloges internes de l’organisme, et de leur dissonance avec l’environnement. Son incidence dépend de chaque individu et s’aggrave avec l’âge. Les horloges dépendent d’un ensemble d’indices qui leur est propre. Si le cerveau prend en compte la lumière du soleil, les organes périphériques, eux, se calibrent au moment des repas. “Ce sont les signaux contradictoires qui perturbent les horloges internes et peuvent provoquer une désynchronisation. Par exemple : un temps chaud pendant une courte photopériode ou encore, un repas nocturne, c’est-à-dire manger lorsque votre cerveau est sur le point de se reposer”, illustre l’auteur de l’étude, Yitong Huang.
A l’aide d’un modèle mathématique, les chercheurs ont retranscrit les interactions entre horloges internes. D’un côté, l’horloge centrale, sur laquelle reposent certaines cellules du cerveau, est basée sur la lumière du jour. De l’autre, l’horloge périphérique, qui influence différents organes, s’appuie sur l’alimentation. D’après les résultats de leur simulation, les signaux qui permettent aux différentes populations de cellules de communiquer, s’affaiblissent avec l’âge, ce qui rend la récupération plus difficile lors d’un voyage. Par ailleurs, il serait possible de se remettre plus rapidement en prêtant attention aux repas.
La solution passe par l’estomac
“Prendre un petit-déjeuner plus copieux tôt le matin dans le nouveau fuseau horaire peut aider à surmonter le décalage”, indique Huang. A l’inverse, il est déconseillé de modifier constamment les horaires des repas ou de manger tard le soir. Cela pourrait entraîner un désalignement des horloges internes, selon les chercheurs.
A présent, l’équipe de Yitong Huang cherche à identifier de nouveaux facteurs pour rendre les horloges internes plus résilientes. Elle souhaite ainsi affiner les recommandations visant à prévenir le décalage horaire et à conserver un rythme circadien en bonne santé le plus longtemps possible.
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