Africa-Press – Madagascar. Le Kenya prend le chemin de l’espace et va mettre sur orbite le 10 avril son premier satellite opérationnel aux États-Unis en collaboration avec l’entreprise américaine SpaceX d’Elon Musk. Pour le ministère kényan de la Défense et l’agence spatiale kényane, ce satellite « fournira des données satellitaires précises et régulières » qui seront utiles notamment dans les « domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de la gestion des ressources naturelles et des catastrophes et de la surveillance de l’environnement ». Le satellite, Taifa-1, qui signifie « une nation » en swahili, « a été conçu et développé par une équipe de chercheurs kényans », à l’heure où la locomotive économique d’Afrique de l’Est est touchée par une sécheresse historique après plusieurs saisons des pluies défaillantes.
Ce lancement, depuis la base américaine de Vandenberg, en Californie, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX, est « une étape importante pour le programme spatial du Kenya et devrait contribuer de manière significative à stimuler la croissance du développement des satellites, de l’analyse et du traitement des données et des capacités de développement d’applications de l’économie spatiale naissante du Kenya », se félicitent le ministère de la Défense et l’agence spatiale kényane. Il faut savoir que, malgré l’accélération des projets, aujourd’hui, aucun pays africain n’a les capacités de mettre en orbite ses satellites, dont la majorité est d’ailleurs conçue à l’étranger.
Cependant, les gouvernements africains n’entendent pas se laisser distancer dans la course à la conquête spatiale. En effet, les enjeux sont immenses pour le développement économique des États africains, car ils impactent de nombreux domaines, comme l’environnement ou la sécurisation des territoires. Ainsi, l’objectif est de « développer la capacité technique du Kenya sur l’ensemble de la chaîne de valeur du développement et des applications des technologies spatiales » et placer le Kenya sur la carte mondiale des sciences spatiales. « L’espace est la prochaine frontière à bien des égards et nous sommes heureux d’en faire partie. C’est notre moment de fierté », a déclaré le directeur par intérim de KSA, Brig Hillary Kipkosgei.
Le Taifa-1 suit de près l’incursion spatiale du Kenya en 2018 lorsqu’un nanosatellite expérimental non opérationnel est lancé depuis la Station spatiale internationale. Ce qui est différent, c’est que le lancement de 2018 était un expérimental et avait pour but de cartographier les environs du Kenya. En tout cas, Taifa-1 Sat compte bien devenir le premier tremplin vers le développement de ce qui devrait être une constellation de petits satellites d’observation de la Terre pour le Kenya.
Le Kenya suit de près le lancement de PearlAfricaSat1 en Ouganda en novembre 2022. Jusqu’à présent, au moins 15 pays africains, dont l’Égypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigeria et le Ghana, ont lancé des satellites dans l’espace. Il y a également 125 nouveaux satellites en cours de développement d’ici à 2025 par 23 pays africains. Il est prévu que le marché spatial africain pèse plus de 10 milliards de dollars en 2024. Et, comme l’Égypte a été le premier pays du continent à envoyer un satellite dans l’espace, en 1998, l’Union africaine (UA) a récemment installé l’Agence spatiale africaine (AFSA) au pays des Pharaons dans le but de mieux encadrer et encourager les collaborations entre États africains dans cette conquête africaine de l’espace.
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