Intoxications Alimentaires Mortelles À Madagascar

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Intoxications Alimentaires Mortelles À Madagascar
Intoxications Alimentaires Mortelles À Madagascar

Africa-Press – Madagascar. Madagascar traverse une série noire d’intoxications alimentaires, dont les conséquences dramatiques révèlent une fois de plus les failles structurelles de la gouvernance sanitaire. Après la tragédie survenue à Antananarivo lors d’une fête d’anniversaire — ayant coûté la vie à une vingtaine de personnes — d’autres cas, tout aussi alarmants, se sont succédé dans plusieurs régions du pays, notamment à Mahajanga, et plus récemment à Ambositra, où le bilan s’élève actuellement à 11 morts.

Le drame d’Ambositra révèle l’extrême vulnérabilité de la population face à des produits alimentaires mal conservés, mal transportés, voire impropres à la consommation. Les premières explications font état d’une consommation de mortadelle achetée à Toamasina, transportée sur près de 500 kilomètres dans des conditions laissant à désirer. Une négligence potentielle qui aurait entraîné un cas grave de botulisme. Mais le doute est également permis face à une telle inconscience, sachant d’ailleurs que l’achat pourrait se faire dans la capitale, à Antananarivo, ou encore à Antsirabe, une autre grande ville qui doit être traversée pour se rendre à Ambositra.

Pourtant, le ministère de la Santé publique semble marcher sur des œufs. En conférence de presse, le ministre s’est contenté de recommandations générales: éviter les mayonnaises à base d’œufs de cane, conserver les produits au frais, et faire preuve de prudence. Une posture prudente, mais frustrante face à une série d’événements qui réclament transparence, rigueur d’enquête et surtout anticipation.

Car au-delà de la multiplication des cas, c’est le manque de communication claire, l’absence de responsabilité affirmée, et la faiblesse des mesures de prévention qui interpellent. L’hypothèse d’un empoisonnement délibéré est rapidement écartée par les autorités dans le cas d’Ambositra, tout comme elle l’avait été à Antananarivo, malgré la gravité et la concentration des décès. Une légèreté qui alimente l’inquiétude, voire la suspicion, au sein de la population.

À cela s’ajoute un facteur souvent passé sous silence: l’impact des coupures d’électricité à répétition sur la conservation des aliments. La JIRAMA, régulièrement pointée du doigt pour ses défaillances, n’est pourtant jamais évoquée officiellement dans l’analyse de ces intoxications mortelles. Les liens entre coupures de courant, rupture de la chaîne du froid, et risques sanitaires semblent éludés par les autorités. De même, des questions subsistent sur la qualité des huiles alimentaires en circulation, certaines présentant des certificats de consommabilité sans que leur origine ou leur conformité aux normes sanitaires ne soient rigoureusement vérifiées.

Quoi qu’il en soit, ces drames révèlent un système de santé publique réactif plutôt que proactif, peu enclin à tirer les leçons des tragédies successives. Et pendant que les autorités temporisent, c’est la population qui paie le prix fort.

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