Notre haleine peut-elle permettre de détecter le cancer du poumon ?

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Notre haleine peut-elle permettre de détecter le cancer du poumon ?
Notre haleine peut-elle permettre de détecter le cancer du poumon ?

Africa-Press – Madagascar. Souffler dans un détecteur pour savoir si l’on est atteint du cancer du poumon, c’est peut-être ce qui attendra les potentiels malades dans les années à venir. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue PLoS One, des chercheurs ont identifié sept molécules qui, retrouvées dans l’haleine des patients, permettait de différencier les personnes atteintes de cancer du poumon des autres. Peut-on parler de « signature du cancer du poumon » ? « Non », répond le Pr Régis Matran, médecin généraliste au service des explorations fonctionnelles respiratoires du CHU de Lille. Car si la discipline avance, elle souffre pour l’instant de problématiques techniques et politiques empêchant les spécialistes de se mettre d’accord.

Les composés organiques volatiles, indicateurs de la bonne marche de nos cellules

Nos cellules émettent des composés organiques volatils – ou COV – pendant leur fonctionnement normal, tout comme une voiture émet des gaz d’échappement, explique Régis Matran à Sciences et Avenir. « La nature de ces COV dépend des personnes, si bien que chacun d’entre nous a sa propre ‘empreinte d’haleine’ à la manière des empreintes digitales », ajoute-t-il, « mais aussi de ce que l’on a bu ou mangé ». Or, une cellule qui devient cancéreuse n’émet plus les mêmes COV. Sur ce principe, de nombreuses équipes à l’international cherchent à identifier quels COV seraient exclusivement émis par les cellules malignes. A la clé, la découverte potentielle d’une « signature » de tel ou tel cancer.

7 COV spécifiques des cas de cancer du poumon

C’est ce qu’ont réalisé une collaboration entre chercheurs de New Delhi (Inde) et de Louisville (Etats-Unis).

Souffler dans un détecteur pour savoir si l’on est atteint du cancer du poumon, c’est peut-être ce qui attendra les potentiels malades dans les années à venir. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue PLoS One, des chercheurs ont identifié sept molécules qui, retrouvées dans l’haleine des patients, permettait de différencier les personnes atteintes de cancer du poumon des autres. Peut-on parler de « signature du cancer du poumon » ? « Non », répond le Pr Régis Matran, médecin généraliste au service des explorations fonctionnelles respiratoires du CHU de Lille. Car si la discipline avance, elle souffre pour l’instant de problématiques techniques et politiques empêchant les spécialistes de se mettre d’accord.

Les composés organiques volatiles, indicateurs de la bonne marche de nos cellules

Nos cellules émettent des composés organiques volatils – ou COV – pendant leur fonctionnement normal, tout comme une voiture émet des gaz d’échappement, explique Régis Matran à Sciences et Avenir. « La nature de ces COV dépend des personnes, si bien que chacun d’entre nous a sa propre ‘empreinte d’haleine’ à la manière des empreintes digitales », ajoute-t-il, « mais aussi de ce que l’on a bu ou mangé ». Or, une cellule qui devient cancéreuse n’émet plus les mêmes COV. Sur ce principe, de nombreuses équipes à l’international cherchent à identifier quels COV seraient exclusivement émis par les cellules malignes. A la clé, la découverte potentielle d’une « signature » de tel ou tel cancer.

7 COV spécifiques des cas de cancer du poumon

C’est ce qu’ont réalisé une collaboration entre chercheurs de New Delhi (Inde) et de Louisville (Etats-Unis). En analysant le souffle de 414 personnes, dont 156 atteints de cancer du poumon et 65 de nodules pulmonaires bénins, les scientifiques identifient sept COV récurrents. “Nos résultats analytiques indiquent que (ces) sept COV clés (…) sont suffisants pour détecter les patients atteints de cancer du poumon” avec une meilleure précision et un taux d’erreur plus faible que les autres combinaisons, affirment les auteurs. Pour y parvenir, ils ont fait souffler chaque personne dans un sac d’un litre. Un spectromètre de masse, une machine qui sépare chaque composant d’un échantillon en fonction de leur masse, analyse ensuite la composition du souffle et leur permet d’en identifier les COV. « Les concentrations moléculaires de ces COV dans les échantillons d’haleine expirée ont permis de distinguer les patients atteints de cancer du poumon des témoins sains, fumeurs et non-fumeurs et des patients présentant des nodules pulmonaires bénins », concluent les chercheurs.

On ne peut pas encore parler de « signature » du cancer du poumon

« Parmi ces COV, on en retrouve certains que l’on connait déjà », analyse Régis Matran. « Ce sont certainement tous des marqueurs du cancer du poumon, mais on ne peut pas dire pour autant qu’il s’agit d’une signature moléculaire du cancer du poumon. » Car pour cela, il faudrait d’abord le démontrer sur plus de malades. “Il existe des milliers de sortes de cancer du poumon. 156 patients, c’est donc trop peu”, pointe le médecin.

En outre, et c’est là le point le plus délicat, d’autres équipes devraient pouvoir confirmer ces résultats. Malheureusement, chacune utilise son propre appareil de spectrométrie de masse, dont les caractéristiques sont très hétérogènes. « Les mêmes échantillons peuvent donner des résultats très différents en fonction de l’appareil, certains étant très spécifiques (qui détectent un type d’élément très précis mais peuvent par erreur passer à côté d’une partie d’entre eux, ndlr) et d’autres très sensibles (qui détectent même une très faible quantité d’un élément précis, mais peuvent par erreur inclure des éléments autres, ndlr) », explique Régis Matran.

Alors que chaque équipe de chercheurs travaillant sur le sujet utilise sa propre méthode, le problème qui se pose est financier et politique. “L’idéal serait de rassembler tous les résultats sur les COV dans le monde, mais pour cela il faudrait que toutes les équipes soient équipées des mêmes machines, de standardiser la procédure.” Reste à ce qu’une autorité décide de la machine à privilégier et trouver comment financer ce processus.

Cancer, hypertension, Alzheimer : une méthode prometteuse, même pour d’autres pathologies

Si la problématique parait inextricable, la méthode, simple, peu coûteuse et non invasive, reste très prometteuse. Sans compter que l’enjeu est énorme. Dans le cancer du poumon, une détection précoce permet la survie pendant au moins cinq ans chez 95% des malades, et ce sans chirurgie. Un pourcentage qui dégringole à 5 à 10% lorsque le diagnostic est tardif. En outre, d’autres maladies sont concernées. “Cette technique a été testée également dans le cancer du côlon, le Covid-19, l’hypertension, et même la maladie d’Alzheimer”, énumère Régis Matran.

Dans son équipe, ce sont 1.250 patients, dont 500 atteints de cancer du poumon, dont le souffle est analysé jusqu’à la fin 2022. De premiers résultats devraient être disponibles courant 2023. Avec toujours l’espoir, en combinant l’examen à d’autres techniques comme le scanner, de détecter le plus tôt possible le cancer des poumons.

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