Africa-Press – Madagascar. Malgré des débuts “un peu décevants”, la campagne de vaccination contre le papillomavirus dans les collèges français a le mérite d’aller dans la bonne direction, souligne le gynécologue Geoffroy Canlorbe (La Pitié Salpêtrière, AP-HP) lors d’un conférence de presse donnée par la Société Française de Colposcopie et de Pathologie Cervico-Vaginale.
Seulement 12% de collégiens vaccinés dans le Grand-Est
En septembre 2023, la première campagne de vaccination contre le HPV (papillomavirus humain) déployée par le gouvernement français a eu lieu dans les collèges. L’objectif était prudent, espérant une vaccination de 30% des élèves de 11-14 ans par le Gardasil, filles comme garçons.
Les premiers chiffres sont tombés. Au niveau du territoire français, le formulaire d’autorisation nécessaire à la vaccination de l’enfant n’a été rendu à l’établissement signé par les deux parents que pour 18% (dans le Loir et Cher) à 30% (en Bretagne) des collégiens. Le nombre de vaccinations effectives n’est connu que pour la région Grand Est qui compte 12% d’élèves vaccinés en novembre 2023 au lieu des 30% espérés, allant de 6% (Haut Rhin) à 26% (Meuse).
Un vaccin qu’il faut administrer avant les premiers rapports sexuels
“L’ambition à terme est d’atteindre une couverture vaccinale de 80% chez cette population, comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays comme l’Espagne, la Belgique, le Royaume-Uni ou encore le Portugal”, annonce Geoffroy Canlorbe.
S’il “espérait plus” de cette première campagne, le gynécologue déplore une “lourdeur administrative” lié aux formulaires de consentement et aux carnets de santé dont se passent très bien la centaine d’autres pays pratiquant la vaccination HPV dans le milieu scolaire: on s’y contente de supposer le consentement, sauf mention explicite.
Au Royaume-Uni, cette couverture vaccinale chez les jeunes filles a permis en 10 ans de diminuer de 97% le nombre de lésions précancéreuses et de réduire le nombre de cancers du col de l’utérus de 87% chez celles qui avaient reçu le vaccin à l’âge de 12-13 ans. Des chiffres qui passent respectivement à 39% et 34% lorsque le vaccin est réalisé entre 16 et 18 ans.
Car l’âge est important: pour une efficacité optimale, le vaccin doit être administré avant les premiers rapports sexuels. “80% des femmes sont infectées par un HPV à haut risque pendant leurs cinq premières années de vie sexuelle”, explique le gynécologue Jean-Luc Mergui, président de la Fédération Internationale de Colposcopie et Pathologie Cervicale.
Heureusement, après une persistance de 14 mois en moyenne dans l’organisme, le virus est éliminé par le système immunitaire de 80% d’entre elles. Malgré tout, la persistance du virus dans certains organismes provoque chaque année en France 3.000 cas de cancer du col de l’utérus et, chez les hommes, près de 2.000 cancers de la bouche et de la gorge.
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