Pourquoi a-t-on des rides ? Un nouvel outil de recherche pour étudier leur formation

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Pourquoi a-t-on des rides ? Un nouvel outil de recherche pour étudier leur formation
Pourquoi a-t-on des rides ? Un nouvel outil de recherche pour étudier leur formation

Africa-Press – Madagascar. Les rides nous obsèdent tellement qu’on est prêt à se tartiner le visage avec presque n’importe quoi pour les empêcher de coloniser notre peau… sans trop de succès. Car nous ne comprenons encore très bien comment se forment ces rides, seulement que l’âge favorise leur apparition (à cause de l’affinement de la peau avec le vieillissement) et que des facteurs comme la déshydratation n’aident pas.

Mais étudier de près ce phénomène est très difficile. Car les modèles animaux ne permettent pas de suivre ce qui se passe dans la peau au niveau cellulaire et moléculaire en temps réel. Et les modèles in vitro ne sont pas suffisamment similaires aux vraies conditions de la peau.

Toutefois, une nouvelle approche semble imiter la peau et d’autres surfaces tapissées de cellules épithéliales (comme celles qui recouvrent nos intestins) de manière plus réaliste. Des rides dans une boîte de Petri, qui pourraient nous permettre de mieux comprendre l’apparition des rides, et comment les éviter ! Ce nouveau modèle a été présenté le 19 août 2024 dans la revue Nature Communications par des chercheurs de l’Université de science et technologie de Pohang, en Corée du Sud.

Les rides se forment à cause de la compression de la peau

Leur fausse peau est faite à partir de vraies cellules épithéliales (des lignées provenant des intestins ou des poumons). Sur un hydrogel composé de collagène, la protéine élastique qui forme une grande partie de l’épiderme (la dernière couche de la peau) et d’autres tissus épithéliaux. Cette double couche, qui imite la composition de ces tissus, est placée dans un dispositif qui permet de la compresser afin d’étudier comment les pressions mécaniques, telles que la contraction des muscles, induisent l’apparition des rides.

Premier résultat: la forme des rides dépend de la pression exercée sur le tissu épithélial. Au début, la compression raidit la couche de cellules, puis elle génère une multitude de très petites rides, comme des vagues sur une mer calme. Mais lorsque la pression augmente, ces rides se combinent pour former un seul pli, nos fameuses rides.

Les propriétés de l’hydrogel influencent la formation des rides

Les chercheurs ont aussi testé leur dispositif sur des couches de cellules épithéliales sans la deuxième couche de collagène. Dans ce cas de figure, les cellules se déformaient sous la pression et formaient des plis bien plus rapidement, sous une compression plus faible que celle nécessaire lorsque les cellules sont protégées par le collagène. Confirmant l’importance de cette protéine dans le maintien de la peau et les autres tissus épithéliaux.

La déshydratation de cette bicouche était aussi importante, favorisant la formation des rides. Avec la compression, l’eau est pressée vers l’extérieur, comme dans un torchon mouillé que l’on essore. Cette perte d’eau dépend directement de la densité du collagène: plus il y en a, plus il attrape l’eau et l’empêche de partir sous la pression. Lorsque la concentration de collagène était plus élevée, la compression de la bicouche ne générait pas les petites rides observées auparavant, mais plutôt une grosse boucle, qui déformait moins le tissu.

“Nous avons conçu une plateforme qui peut répliquer différentes structures de rides dans du tissu vivant sans passer par des tests sur des animaux”, se félicite dans un communiqué l’un des auteurs de l’étude, Dong Sung Kim. Il espère que cette nouvelle approche permettra à la recherche sur les rides, notamment dans la cosmétique, de devenir plus éthique et plus précise.

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