Africa-Press – Madagascar. Passant de 200 000 à 250 000 Ariary par mois, le salaire minimum fixé par le gouvernement et annoncé par le président de la République le dimanche 1er mai a suscité de nombreuses réactions.
«Si l’on fait un calcul minimaliste et simplifié, les 250 000 Ar de salaire minimum divisés par 3 900 ariary et par 30 jours donneront 2,1 dollars par jour par employé». Propos de Barson Rakotomanga, Secrétaire générale auprès du Randrana Sendikaly face à l’annonce par le président de la République de la hausse du salaire minimum à Madagascar. Selon ce syndicaliste « peu importe ce qu’on va argumenter, le salaire de 250 000 Ar par mois enlève les travailleurs malgaches de la liste des plus pauvres au monde». Le seuil de pauvreté étant fixé à 1,90 dollars si l’on s’en tient toujours aux explications de Barson Rakotomanga. Par ailleurs, la hausse du salaire minimum est bien accueillie par le Randrana Sendikaly si l’on s’en tient aux explications du syndicaliste. Cette hausse « coïncide avec la norme internationale qui exige que le salaire minimum ne devrait pas être en deçà de deux (2) dollars et cela nous convient », nous a-t-il confié. Profitant de l’occasion, Barson Rakotomanga a tenu à rappeler l’importance pour le gouvernement de ne pas refaire les « déboires de 2019 lors de la dernière hausse du salaire minimum. Lors de la sortie du décret d’application de la hausse du salaire minimum, le ministère de tutelle devrait inclure, et ne pas faire semblant d’oublier comme en 2019, l’annexe relatif à la répartition selon la gradation de la hausse des salaires avancée. Le ministère devrait faire preuve de professionnalisme cette fois-ci », interpelle le syndicaliste.
En sus. Les conditions de travail ne se limitant pas au salaire, Barson Rakotomanga attire également l’attention sur la nécessité de mettre en œuvre des mesures allant dans l’amélioration du système de protection sociale. « Il ne faut pas se cantonner à la hausse des salaires. Il conviendrait également d’attribuer une attention particulière au volet protection sociale qui constitue une problématique majeure pour les travailleurs malgaches », note le Secrétaire générale auprès du Randrana Sendikaly. Et lui de prendre l’exemple de la prise en charge sanitaire des employés auprès des entreprises du secteur privé. « Comme nous sortons petit à petit de la crise de la Covid-19, et que nous allons quand même vivre avec cette maladie pour on ne sait combien d’années, la propriété de l’État devrait se concentrer sur le domaine de la santé au travail ». Selon toujours Barson Rakotomanga, beaucoup d’employés seraient actuellement dans des conditions sanitaires déplorables. Ainsi, l’amélioration des mesures de protection sociale constituerait une amélioration concrète des conditions sociales des travailleurs à Madagascar.
Cnaps. L’entretien avec Barson Rakotomanga a également permis de savoir que le Randrana Sendikaly entend renforcer les revendications pour la refonte du Code de Protection Sociale. « La loi en vigueur a été faite pour maximiser les réserves financières pour les dirigeants de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale et pour les membres du gouvernement. On a fait en sorte de minimiser la part des adhérents. Les divers abus et détournements médiatisés sont les conséquences de la mise en application de cette loi », explique celui-ci. Face à une telle situation, le Randrana Sendikaly revendique la retouche de ce code dans les plus brefs délais. « Cette mission devrait être menée par les dirigeants actuels de la CNaPS. Ceux-ci ne devraient pas se cacher sous leur titre d’intérimaire parce que c’est le moment idéal pour apporter ces modifications », lança Barson Rakotomanga. Le Randrana Sendikaly entend ainsi renforcer les revendications en faveur de la refonte de ce code. Des manifestations devraient se faire cette semaine à en croire notre interlocuteur.
José Belalahy
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