WASP-127 b : des Vents Supersoniques à 33 000 Km/H Détectés sur une Exoplanète Géante Grâce au VLT

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WASP-127 b : des Vents Supersoniques à 33 000 Km/H Détectés sur une Exoplanète Géante Grâce au VLT
WASP-127 b : des Vents Supersoniques à 33 000 Km/H Détectés sur une Exoplanète Géante Grâce au VLT

Africa-Press – Madagascar. Ebouriffant ? Décoiffant ? On cherche les adjectifs pour qualifier les vents qui soufflent dans la haute atmosphère de la planète WASP-127 b: 33.000 km/h, selon une étude parue ce 21 janvier dans la revue Astronomy & Astrophysics. C’est cent fois plus fort que les plus violents des vents terrestres. L’exoplanète pulvérise même le record du système solaire, enregistré sur Neptune à 1800 km/h… Enfin, c’est même plus rapide que la vitesse du son sur la planète, estimée à 10.800 km/h (contre 1240 km/h sur Terre) ! Comment les scientifiques ont-ils pu sortir leur anémomètre sur cette planète située à 520 années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Vierge ?

Passer l’atmosphère de la planète au peigne fin

Comment les scientifiques ont-ils pu sortir leur anémomètre sur cette planète située à 520 années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Vierge ? En fait, cette découverte a été possible grâce au Very Large Telescope (VLT) de l’Observatoire Européen Austral (ESO) au Chili, et plus particulièrement à son spectrographe à haute résolution CRIRES+ monté sur le télescope. Il analyse la lumière infrarouge provenant d’étoiles, de planètes ou de galaxies, et la décompose en ses différentes longueurs d’onde, comme un prisme sépare la lumière en un arc-en-ciel.

Il a été utilisé pour passer au peigne fin l’atmosphère de cette planète d’une taille comparable à Jupiter. Lorsque WASP-127 b se trouve entre son étoile et la Terre, la lumière de l’étoile traverse une partie de l’atmosphère de la planète. Elle est alors filtrée. Les molécules de l’atmosphère vont retenir certaines longueurs d’onde de l’étoile. Ce qui correspond à l’apparition de bandes sombres dans son spectre lumineux. Ces absorptions indiquent précisément la nature de certaines molécules présentes dans l’atmosphère, car elles ont chacune leur spécificité en matière d’absorption.

100 fois plus violent que les courants-jets terrestres

C’est ainsi que les auteurs de l’étude ont pu identifier clairement la présence de raies d’absorptions caractéristiques de l’eau (H20) et du monoxyde de carbone (CO). Mais en plus de leur présence, ils ont pu mesurer leur mouvement… « Une partie de l’atmosphère de cette planète se rapproche de nous à grande vitesse, tandis qu’une autre s’en éloigne à la même vitesse », explique dans un communiqué Lisa Nortmann, chercheuse à l’université de Göttingen, en Allemagne, et auteur principal de l’étude. Ce signal nous montre qu’il existe un vent-jet supersonique très rapide autour de l’équateur de la planète ».

Car les chercheurs ont observé un décalage dans le spectre de ces raies d’absorption, ce qui traduit la présence d’un effet Doppler. Si ces molécules se déplacent vers nous, les longueurs d’onde absorbées seront décalées vers le bleu. Elles tireront au contraire vers le rouge si elles s’éloignent. Cet effet est bien connu dans le domaine sonore: la sirène d’une ambulance venant vers nous devient de plus en plus aigue (analogue du bleuissement de la lumière), puis de plus en plus grave à mesure qu’elle s’éloigne (analogue du rougissement).

C’est donc grâce à cet effet que les chercheurs ont pu déterminer que les molécules se déplaçait à 9 km/s, soit environ 33.000 km/h, et qu’une partie d’entre elles se rapprochait de nous tandis qu’une autre s’éloignait, traduisant un courant d’air de haute altitude, proche de l’équateur, semblable aux courants-jets (ou jet-streams) sur Terre, mais 100 fois plus violents… Trente ans après la découverte de la première exoplanète par les astronomes Michel Mayor et Didier Queloz (tous deux prix Nobel de physique en 2019), leur exploration se poursuit à vitesse V, malgré les distances considérables qui nous séparent de ces mondes étranges.

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