Africa-Press – Mali. Alors que les autorités multiplient les efforts pour acheminer le carburant vers les centres urbains, la distribution dans les stations-service reste minée par des pratiques opaques.
À Bamako comme dans d’autres localités, la pénurie alimente un marché parallèle, exacerbe les tensions et fait émerger de nouvelles formes d’insécurité. Malgré les convois organisés par l’État, la gestion locale du carburant échappe souvent au contrôle. Des témoignages font état de complicités entre certains gérants et pompistes, qui attendent les heures creuses entre 2h et 3h du matin pour remplir clandestinement des bidons de 20 litres. Ces bidons sont ensuite écoulés sur le marché noir à des prix allant de 3 000 à 5 000 francs CFA le litre, bien au-delà du tarif officiel fixé à 775 francs CFA.
De nombreux jeunes et conducteurs de motos-taxis se sont improvisés revendeurs, aggravant la désorganisation de la chaîne d’approvisionnement. Cette prolifération de vendeurs de rue accentue les tensions dans les stations, où les files d’attente s’allongent et les altercations se multiplient.
La crise a également favorisé une recrudescence des actes de banditisme. Plusieurs cas de vols ont été signalés dans les stations-service: motos dérobées, batteries et rétroviseurs subtilisés pendant que les propriétaires, épuisés par l’attente, s’assoupissent sur place dans l’espoir d’obtenir quelques litres.
Cette situation révèle les limites du système de distribution et appelle à une réponse urgente des autorités. Au-delà de l’approvisionnement, il devient impératif de restaurer la transparence, de sécuriser les points de vente et de réguler les pratiques informelles qui menacent la cohésion sociale.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Mali, suivez Africa-Press
