Africa-Press – Mali. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) intensifie ses opérations d’urgence pour aider les millions de personnes touchées par les graves inondations en Afrique de l’Ouest et du Centre. L’OIM s’efforce de fournir une réponse régionale globale et intégrée, en étroite collaboration avec les agences sœurs des Nations Unies, notamment OCHA, le HCR, l’UNICEF et le PAM.
Depuis le début de la saison des pluies, de fortes pluies ont ravagé de vastes régions, faisant plus de 1 500 morts, affectant 4 millions de personnes et déplaçant plus de 1,2 million de personnes au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, en Guinée, au Mali, au Nigéria et au Niger.
« Les inondations de cette année sont sans précédent, un rappel brutal des impacts croissants du changement climatique dans notre région », a déclaré Sylvia Ekra, directrice régionale de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « Nos équipes travaillent sans relâche sur le terrain pour soutenir les communautés et les autorités locales touchées. Alors que nous continuons à renforcer la préparation aux situations d’urgence tout au long de l’année, l’ampleur de la situation actuelle exige un financement supplémentaire urgent pour répondre aux besoins immédiats et à long terme ».
Au Tchad, l’un des pays les plus durement touchés, plus de 1,5 million de personnes ont été touchées et plus de 164 000 habitations ont été détruites. Les déplacements sont généralisés, en particulier à N’Djamena et dans les régions du sud le long du fleuve Chari. Les inondations ont dévasté plus de 400 000 hectares de terres arables, affectant gravement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. L’OIM met à profit son expérience pour aider le gouvernement dans sa réponse d’urgence, en s’appuyant sur les leçons tirées des inondations de 2022.
Les équipes d’intervention rapide aident les autorités locales à évaluer les besoins immédiats grâce à la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM. L’OIM a également rouvert des sites de déplacement précédemment utilisés pour fournir des abris temporaires et des services essentiels aux personnes touchées, en coordonnant activement ses activités dans le cadre de la coordination et de la gestion des camps (CCCM).
Dans la région du Lac et à N’Djamena, l’OIM Tchad se prépare à fournir une assistance multisectorielle immédiate à 7 000 bénéficiaires directs à travers la fourniture de 700 abris, l’acheminement de l’eau par camion-citerne et la réparation de 21 pompes à eau et de 350 latrines.
Au Nigéria, les inondations ont déplacé près de 650 000 personnes. Des pluies torrentielles ont détruit des maisons, des terres agricoles et des infrastructures vitales dans 31 États, les plus graves ayant été signalées à Adamawa, Bauchi, Borno et Benue. L’OIM a alloué 3 millions de dollars par le biais de son Fonds de réponse rapide (RRF) pour fournir une aide d’urgence, tout en travaillant avec des partenaires locaux pour évaluer les besoins supplémentaires.
Entre-temps, entre juillet et septembre, le Mali a connu les précipitations les plus importantes depuis 1967, affectant presque toutes les régions et plus de 180 000 personnes. L’OIM a aidé le gouvernement à venir en aide aux personnes touchées dans les régions les plus durement touchées de Gao, Ségou et Mopti. L’aide de l’Organisation comprend des tentes d’urgence et du matériel pour la construction d’abris, ainsi qu’une assistance technique pour la construction de 635 abris. Au 19 septembre, 20 389 personnes touchées par les inondations avaient été enregistrées par l’équipe de la DTM.
Dans toute l’Afrique de l’Ouest et du Centre, les inondations ont exacerbé les problèmes de santé. L’eau stagnante et le manque d’assainissement ont augmenté le risque de maladies d’origine hydrique telles que le choléra, tandis que les infrastructures endommagées telles que les routes ont limité l’accès aux zones touchées, ce qui complique encore davantage les efforts de réponse humanitaire.
Malgré les efforts en cours, l’ampleur de la catastrophe a révélé des lacunes critiques dans les ressources disponibles pour répondre à l’urgence. La saison des pluies devant se poursuivre jusqu’en novembre, l’OIM appelle de toute urgence la communauté internationale à accroître son soutien pour répondre aux besoins croissants.
Les efforts continus de l’OIM sur le terrain sont rendus possibles grâce au généreux soutien du Bureau d’assistance humanitaire de l’USAID (BHA), du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF), du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères (GFFO) et du budget supplémentaire japonais (JSB).
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