Africa-Press – Mali. Présent dans la Nièvre depuis cinq ans, un jeune Malien a été expulsé vers son pays d’origine. Malgré les soutiens appuyés de Nivernais et de son club de football de Fourchambault.
Ni régularisation, ni libération : expulsion. Ali, le jeune Malien en situation irrégulière dans la Nièvre depuis cinq ans, et autour duquel un mouvement de soutien était organisé depuis quelques semaines, a été conduit dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 octobre par les forces de sécurité à l’aéroport Charles-de-Gaulle, à Roissy, afin d’être reconduit dans son pays d’origine.
« Il a été contraint de monter dans l’avion, à son corps défendant » a déploré François Descreux, bénévole de la Cimade. « Il y a un mois, Ali avait déjà été conduit à l’aéroport. Il avait exprimé son refus de monter dans un avion. Et on l’avait relâché. Mais pas cette fois » a déploré le représentant du Comité inter-mouvements auprès des évacués.
En début de semaine, 120 personnes s’étaient rassemblées devant la préfecture de la Nièvre à Nevers. Elles réclamaient la libération de ce Malien de 24 ans, détenu au centre de rétention administrative de Metz, redoutant une explusion du territoire dans la semaine. Celle-ci s’est produite vendredi matin.
Quatre décisions de justice successives et défavorables
« Ali Macalou a fait l’objet de quatre décisions de justice confirmant l’obligation de quitter notre territoire » a commenté hier en début d’après-midi le préfet de la Nièvre, Daniel Barnier. « Ces quatre décisions dont la dernière émanant de l’échelon supérieur de justice, la cour administrative d’appel de Lyon datée du 6 octobre, ont rejeté les recours de Macalou » précisait le représentant de l’État.
« Les préfets sont là pour exécuter les décisions de justice ! » continuait Daniel Barnier. Il ajoutait qu’à « quatre reprises, les décisions ont été fondées sur le motif du caractère falsifié de ses papiers d’identité. L’expertise de la police aux frontières a été confirmée par le juge administratif. Dans ce cadre, je me tenais d’exécuter ces décisions et de reconduire Monsieur Macalou dans le cadre légal à la frontière. Il n’était d’ailleurs à ce moment pas inséré car ni en formation, ni en alternance, ni à l’école. »
La manifestation de soutien prévue par le Collectif de défense s’est transformée en un hommage silencieux de dix minutes devant la préfecture de la Nièvre en fin d’après-midi.
« Une protestation empreinte de dignité, comme le souhaitait Ali » a engagé les 140 personnes présentes, Christiane Pierdet, présidente de la Cimade.
« Ali a toujours été de ceux qui ont toujours voulu respecter les réglementations. Nous devrons lutter pour faire changer les réglementations, car tout est mis en œuvre pour qu’ils n’arrivent pas. Donc ceux qui arrivent méritent d’être accueillis ! » a conclu Christiane Pierdet.
On notait dans la foule la présence de camarades de son club de football de Fourchambault.
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