Une série 100 % africaine sur Netflix

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Une série 100 % africaine sur Netflix
Une série 100 % africaine sur Netflix

Africa-Press – Mali. ÉVÉNEMENT. La plateforme de vidéo à la demande a produit, avec le soutien de l’Unesco, la série « African Folktales », qui revisite six contes africains traditionnels.

« L’Afrique regorge de talents. Cette série en témoigne… Lorsque nous avons lancé notre appel à projets, qui visait à réaliser de petits films revisitant le patrimoine culturel que constituent les contes traditionnels du continent, nous ne nous attendions pas à recevoir autant de scénarios. » Présentant à Paris, le 15 mars dernier, la série de courts-métrages coproduits par Netflix et l’Unesco, Tendeka Matatu a confié avoir reçu plus de 2 000 scripts. « Il n’a pas été facile de n’en sélectionner que six », reconnaît le directeur de la filiale africaine de la plateforme de vidéo à la demande.

Comme lui, Audrey Azoulay, directrice générale de l’organisation onusienne dédiée à la culture et aux sciences, ne tarit pas d’éloges sur la créativité et la vitalité du cinéma africain. « C’est indéniablement une force pour l’Afrique, comme l’a révélé un rapport que nous avons commissionné et qui montre que ce seul secteur peut créer jusqu’à 20 millions d’emplois sur le continent », exprime-t-elle. Une étude de 2021 évoque en effet que les industries culturelles peuvent constituer une ressource possible de développement pour les pays du Maghreb comme pour ceux de la zone subsaharienne et rapporter autour de 20 milliards de dollars par an à l’ensemble des économies concernées.

Pour soutenir l’initiative portée par Netflix, l’organisation internationale a mobilisé une enveloppe d’un peu plus de 600 000 euros pour « amorcer » cette série. Une récompense de 25 000 dollars a été versée à chacun des six finalistes issus du Kenya, de Mauritanie, du Nigeria, d’Afrique du Sud, de Tanzanie et d’Ouganda. L’institution a, par ailleurs, contribué au financement de chaque film à hauteur de 75 000 dollars.

Des films avec une large palette d’inspiration

Visibles aujourd’hui dans 190 pays, ces courts-métrages s’apprêtent à concourir dans plusieurs compétitions africaines, à commencer par la sixième édition du Kalasha International Film qui débute à Nairobi mercredi 29 mars. Les œuvres sélectionnées sont extrêmement diverses.

Dans Zabin Halima (Le Choix d’Halima), la Nigériane Korede Azeez ne propose rien moins qu’un film de science-fiction. Il nous transporte au XXIIe siècle dans un village Fulani traditionnel qui résiste face aux géants du Net, qui proposent aux habitants une vie presque entièrement virtualisée.

Avec Anyango and the Ogre (Anyango et l’Ogre), la Kényane Voline Ogutu évoque, sous couvert d’un conte pour enfant, les ravages des violences intrafamiliales. Dans Katera of the Punishment Island, Loukman Ali traite de la manière dont les mères célibataires ont longtemps été traitées dans son pays natal, l’Ouganda.

Avec Katope, Walt Mzengi Corey évoque les rituels magiques auxquels recourent les communautés villageoises des zones rurales de Tanzanie pour attirer la pluie. Une manière de rappeler, en creux, les graves problèmes de sécheresse que le réchauffement climatique fait peser sur une grande partie de l’Afrique.

Le genre fantastique donne lieu à un merveilleux (mais aussi terrifiant, reconnaissons-le) court-métrage mauritanien : Enmity Djinn, de Mohamed Echkouna, où une même famille affronte sur trois générations un esprit maléfique venu du désert.

Et dans MaMlambo, la Sud-Africaine Gcobisa Yako nous emmène le long de « la rivière sans retour » qui donne son titre à son film à la rencontre d’une mystérieuse femme : mi-fée, mi-sorcière.

Autant de petits bijoux cinématographiques qui, malgré quelques maladresses parfois, nous font découvrir des pans méconnus de la culture africaine.

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