Africa-Press – Mali. La contamination humaine se fait principalement par voie orale via l’alimentation et l’eau potable. Les protéines animales (poissons, viandes, produits laitiers, œufs) sont les aliments contribuant le plus à l’exposition aux PFAS. En outre, ils traversent la barrière placentaire et se retrouvent dans le lait maternel, exposant ainsi les nourrissons. Une fois ingérés, les PFAS, en particulier ceux dotés de longues chaînes carbone-fluor, s’accumulent dans l’organisme, le foie n’ayant pas les enzymes nécessaires pour les dégrader.
Selon le rapport publié en 2022 par les Académies nationales américaines des sciences, de l’ingénierie et de médecine qui ont réalisé un examen approfondi des études scientifiques, l’exposition aux PFAS entraîne une diminution de la réponse immunitaire, réduisant l’efficacité des vaccins et augmentant la vulnérabilité aux infections, aussi bien chez les adultes que chez les enfants. Ces substances sont également impliquées dans des troubles métaboliques, notamment la dyslipidémie (déséquilibre des lipides sanguins) et ralentissent la croissance du fœtus et du nourrisson. Elles augmentent également le risque de cancer du rein.
Une exposition multiple
D’autres effets sur la santé sont suspectés: augmentation du risque de cancer du sein et des testicules chez les adultes, anomalies hépatiques, troubles thyroïdiens, risque plus élevé de développer une rectocolite hémorragique et, chez les femmes enceintes, d’hypertension pouvant mener à une prééclampsie.
Si le PFOA et le PFOS ont été classés respectivement comme cancérogène avéré et cancérogène possible par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), l’organisme suggère, compte tenu du très grand nombre de PFAS, de les regrouper en fonction de leur structure chimique ou de leurs niveaux d’exposition. Le Circ note également que la plupart des études portent sur certains PFAS en particulier, alors que l’exposition humaine est multiple, ce qui constitue une limite importante dans l’évaluation des risques pour la santé humaine.
Des composés omniprésents
En 2019, l’étude Esteban coordonnée par Santé publique France a révélé une imprégnation plus ou moins importante de la totalité de la population française. Sept PFAS ont été quantifiés à plus de 40 % chez les adultes et six chez les enfants. Le PFOA et le PFOS ont été retrouvés chez 100 % des personnes testées.
Une nouvelle étude baptisée Albane est en cours pour déterminer l’évolution de cette contamination. Et le professeur Vincent Bonneterre, du Centre régional de pathologie professionnelle et environnementale Aura, au CHU de Grenoble Alpes, mène actuellement un projet de recherche visant à tracer les niveaux d’exposition des travailleurs les plus exposés aux PFAS en Auvergne-Rhône-Alpes.
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