Africa-Press – Mali. En prélude du cadre de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan, qui a débuté ce lundi 9 juin, s’est tenu du 7 au 8 juin à Monaco, le Forum sur l’économie et la finance bleues pour promouvoir le rôle essentiel que jouent l’investissement durable, l’innovation et les politiques avant-gardistes pour assurer la santé et la prospérité à long terme de l’océan et de nos économies.
L’océan est une source de vie essentielle sur notre planète. Il produit au moins 50% de l’oxygène de la planète et abrite la majeure partie de la biodiversité terrestre. Il est le plus grand puits de carbone de notre planète, et plus de trois milliards de personnes dépendent de l’océan pour leurs moyens de subsistance, la grande majorité dans les pays en développement. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit que la valeur économique de l’océan dépassera les 3 000 milliards de dollars d’ici 2030, car il est essentiel au commerce mondial, à la sécurité alimentaire et aux solutions énergétiques durables.
On estime que des investissements annuels de 175 milliards de dollars sont nécessaires pour que l’économie maritime devienne durable et inclusive, ce qui nécessite une coopération renforcée entre les gouvernements, le secteur privé, les organisations intergouvernementales, les communautés côtières et la société civile. Le Forum sur l’économie et la finance bleues reconnaît que la protection de l’océan est une responsabilité mondiale et que les défis auxquels il est confronté nécessitent une coopération internationale. Le Forum a réuni à Monaco, des experts, des décideurs politiques, des investisseurs et innovateurs afin de promouvoir le rôle crucial de l’investissement durable, de l’innovation et des politiques avant-gardistes pour assurer la santé et la prospérité à long terme de l’océan et de nos économies.
Les thèmes abordés ont porté sur: investir pour la santé, la préservation et la résilience des oceans, financer une économie bleue régénératrice et durable, transformer les ports bleus et le transport maritime, et assurer une gouvernance et un financement durables des océans. Lors de la dernière journée du Forum BEFF, les participants ont discuté de la mise en pratique de ces mesures, en écoutant directement les témoignages de pays et d’organisations sur les mesures nécessaires pour accélérer la mise en place d’une économie bleue régénératrice. Deux tables rondes ont eu lieu sur la transformation des ports bleus et du transport maritime. Dans son discours d’ouverture, Arsenio Domínguez, secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI), a déclaré que « la décarbonation a un coût », expliquant qu’outre les réglementations obligatoires, le développement technologique, les carburants alternatifs et de nouvelles données sont nécessaires pour améliorer l’efficacité et élaborer des lignes directrices pour le secteur du transport maritime, ce qui n’est possible qu’avec des investissements.
Lors d’un panel final, les ministres et chefs d’État ont souligné les efforts visant à débloquer le financement des océans afin de catalyser les initiatives d’économie bleue durable. Entre autres, Albert Van Klaveren, ministre des Affaires étrangères du Chili, a appelé à combler d’urgence les déficits de financement des Objectifs de développement durable (ODD) et du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (GBF). Surangel Whipps Jr., président des Palaos, a souligné que de tous les flux financiers vers la région Pacifique, seulement 3% proviennent de sources privées, ce qui indique que les capitaux privés mondiaux passent à côté de certaines des opportunités d’investissement les plus prometteuses au monde.
Lors de ses discours de clôture, William, prince de Galles (Royaume-Uni), a déclaré que « nous sommes unis par notre lien profond avec l’océan », reconnaissant le pouvoir de l’urgence et de l’optimisme pour changer le cours de l’histoire et bâtir un océan durable. Luiz Inácio Lula da Silva, président du Brésil, a souligné les récentes preuves d’une augmentation des investissements dans les budgets militaires, tandis que les dépenses d’aide publique au développement (APD) diminuent, précisant que notre défi ne réside pas dans le manque d’argent, mais dans un manque de volonté et d’engagement politique.
Emmanuel Macron, Président de la République française, a affirmé que le changement climatique et les menaces qui pèsent sur la biodiversité et l’océan ne sont pas une question d’opinion, affirmant que nous partageons un devoir politique, éthique et scientifique de continuer à financer une science libre et ouverte afin de favoriser des décisions fondées sur la coopération scientifique. Le Prince Albert II de Monaco a clôturé le BEFF en exprimant sa gratitude pour la qualité des discussions et les engagements concrets pris, soulignant que des solutions existent, identifiant la pêche durable, l’aquaculture et la biotechnologie comme les clés d’un nouveau modèle économique maritime bleu.
Source: lagazettedescomores
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