
Anouar CHENNOUFI
Africa-Press – Mali. Aujourd’hui nous abordons un nouveau sujet d’une très grande importance pour les pays africains, celui de la production d’armes sur le continent brun, et ce malgré les contraintes financières dont souffrent ces pays.
A noter que l’industrie d’armes et d’équipements défensifs sur le Continent africain a démontré une remarquable capacité d’innovation, en développant des technologies locales telles que « l’hélicoptère Rooivalk d’Afrique du Sud » et « le drone Tsaigumi du Nigéria ».
Le CSH-2 Rooivalk est un hélicoptère d’attaque sud-africain, qui fût développé dans les années 1980-2010 par « Denel Aviation ». Son premier vol a eu lieu le 11 février 1990, mais il est entré en service un an après, soit en 2011.
Par ailleurs, la Force aérienne du Nigéria avait inauguré en 2018 son véhicule aérien sans pilote (UAV) de surveillance et de reconnaissance dénommé «Tsaigumi », qui est le deuxième drone fabriqué au Nigeria et le premier opérationnel.
• A propos de l’industrie militaire africaine naissante
Cependant, l’industrie militaire africaine est restée confrontée à des défis structurels majeurs, du fait que le financement reste insuffisant et irrégulier, ce qui entrave la planification et la durabilité des projets. Les systèmes complexes et fragmentés limitent la compétitivité, et la qualité et les performances des équipements ne répondent pas toujours aux normes mondiales.
Certes, l’Afrique dispose de stocks d’armes mondiaux limités par rapport à d’autres régions du monde et est confrontée à des obstacles importants pour entretenir et moderniser ses équipements, mais la diversité et l’innovation sont des atouts évidents.
Néanmoins, il faut reconnaître que de grandes entreprises telles que « Denel » en Afrique du Sud, « Decon » au Nigéria, « NCC » en Algérie et « Melkor » en Afrique du Sud, incarnent également cette dynamique, en renforçant les capacités de défense locales et en fournissant un soutien stratégique, crucial dans un environnement de sécurité complexe et démontre des efforts continus pour promouvoir l’autonomie. Alors que le continent africain continue de progresser vers la stabilité et la prospérité, l’importance de l’industrie de défense nationale ne peut plus être ignorée. L’industrie représente l’approche proactive de l’Afrique pour relever les défis de sécurité et promouvoir un avenir plus sûr pour sa population.
L’Afrique devrait connaître la plus forte croissance économique d’ici 2050. Certains économistes, comme Charles Robertson, prédisent que d’ici 2050-2060, le continent sera une « économie de 29 000 milliards de dollars », supérieure au PIB combiné de tous les pays du monde. -Les États-Unis et la zone euro en 2015. 2012. En conséquence, les budgets de défense des pays africains augmenteront automatiquement et la région deviendra un importateur majeur d’équipements de défense. L’importance future de l’Afrique sur le marché mondial des importations d’armes est soulignée par le fait que la plupart des pays africains importent plutôt qu’ils ne produisent des équipements militaires. Cela ne doit cependant pas occulter le développement de l’industrie de défense naissante du continent. Des pays comme l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigéria et, dans une moindre mesure, le Maroc et l’Algérie, disposent d’industries militaires en pleine croissance. Dans d’autres pays, comme le Kenya et l’Éthiopie, de nouveaux secteurs de défense émergent désormais.
• Fabriquer des armes: Un défi que s’apprête à relever le Mali
Le chef de la junte militaire malienne, le général Assimi Goïta, a annoncé que le Mali développerait une industrie nationale d’armement en 2025, comprenant l’assemblage d’armes et de véhicules tactiques. Dans le même temps, le pays souhaite renforcer ses capacités militaires et former des alliances régionales pour relever les défis communs.
Le président malien, a annoncé un plan ambitieux pour renforcer l’industrie d’armement du pays au cours de cette nouvelle année.
Ces programmes comprennent le développement d’unités d’assemblage d’armes individuelles et collectives et l’assemblage de véhicules tactiques légers, sachant que l’objectif est de renforcer les capacités de défense du pays.
A noter que lors de son discours prononcé à l’occasion du 64ème anniversaire de la fondation des Forces armées maliennes (FAMAs), célébré le lundi 20 janvier, le président Goïta a souligné que la création de cette industrie d’armement marque l’achèvement du processus d’équipement de l’armée et des forces de sécurité.
Il a expliqué que des efforts actifs étaient déployés pour créer diverses usines d’armement, notamment pour produire des munitions et des explosifs à usage civil.
Goïta a affirmé que: « Le Mali n’est plus un pays de choix pour les nostalgiques du passé », car le Mali a travaillé dur pour renforcer son armée tout en élargissant l’éventail de ses forces armées, particulièrement ces dernières années, félicitant à l’occasion l’armée malienne pour avoir vaincu les forces qui cherchaient à déstabiliser le pays.
Il n’a pas omis de saluer la création de l’Alliance des Etats du Sahel avec le Burkina Faso et le Niger, la qualifiant de « fruit d’une vision cherchant à retrouver l’unité qui permet de faire front commun face aux défis ».
Le président de transition a souligné entre-autres que l’alliance fournit un cadre pour rester unis face aux défis communs, indiquant que le Mali devait redécouvrir l’esprit de solidarité régionale et internationale, améliorer la sécurité commune et faire face aux crises humanitaires, ainsi qu’aux problèmes de gouvernance et aux problèmes économiques qui touchent les populations de la région, affirmant aussi que les trois pays travaillaient ensemble pour y parvenir.
Ces déclarations confirment la volonté du Mali de se renforcer militairement et économiquement face aux défis sécuritaires et régionaux croissants. Son exemple sert aujourd’hui de modèle à notre société civile et à notre peuple, et la mobilisation aux côtés des militaires est un réel gage de succès.
• Réforme et Développement des Forces armées maliennes
Ainsi, un Mali désormais plus souverain continuera de tracer sa propre voie, libre des influences extérieures qui cherchent depuis trop longtemps à imposer un programme gouvernemental paternaliste.
Le Mali est une entité libre et souveraine qui choisit son destin en toute connaissance de cause, de facto, la nouvelle doctrine des Forces armées maliennes (FAMa) s’adresse, entre autres, aux différentes forces en conflit. Elle a a été réinventé pour répondre aux défis causés par la montée des groupes terroristes dans la région du Sahel.
L’une des réformes les plus importantes de l’armée malienne a été la création d’une école militaire au Mali pour abriter la première année de formation des forces armées de l’Alliance des États du Sahel (AES), et l’objectif du centre de formation est de préparer les futurs officiers et de doter les forces armées de compétences adaptées aux nouvelles réalités locales.
L’autre objectif relatif à la restructuration militaire est de rendre l’armée plus mobile, capable de déployer des ressources plus rapidement et d’opérer plus efficacement sur le terrain.
• La fabrication d’armements en Afrique
A ce propos, il importe de rappeler que l’Afrique du Sud est un leader dans le domaine de l’industrie de la défense parmi les pays africains. Les 60 ans d’histoire du développement du complexe militaro-industriel lui ont conféré une position de leader sur le continent brun. Cette situation a été à son tour stimulée par des contraintes externes telles que deux embargos de l’ONU et la politique intérieure d’apartheid.
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