Montée en puissance des coupures d’électricité: N’y a-t-il pas d’autres causes que le problème de carburant ?

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Montée en puissance des coupures d'électricité: N'y a-t-il pas d'autres causes que le problème de carburant ?
Montée en puissance des coupures d'électricité: N'y a-t-il pas d'autres causes que le problème de carburant ?

Arouna Traoré

Africa-Press – Mali. Le 07 mars 2024, la Société Énergie du Mali (EDM-SA), au cours d’une conférence de presse, a indiqué que pendant le mois de Ramadan, il y aura une diminution significative de la durée des coupures de l’électricité.

Cette information livrée par son Directeur général, Abdoulaye Djibril Diallo, s’est faite à quelques jours du début du mois de jeûne musulman et en pleine période du mois de carême chrétien. Il a, aussi, affirmé qu’il sera communiqué un plan détaillé de délestage pour permettre aux usagers de mieux s’organiser. Dix jours après le début du mois de ramadan, il est regrettable de constater que la situation de délestage ne s’est pas du tout améliorée.

Lors de cette conférence de presse, M. Diallo a annoncé une batterie de mesures portant sur la disponibilité du combustible pour la production du courant électrique durant le Ramadan. « En perspective, le gouvernement est à pied d’œuvre pour la réalisation de projets structurants qui permettront d’augmenter la proportion des énergies renouvelables dans le mix énergétique », a-t-il souligné.

Selon le premier responsable de la société EDM-SA M, depuis janvier 2024, l’État a mobilisé 42 millions de litres de carburant, dont 28 millions seront disponibles pour la couverture du mois de Ramadan. Il a, en outre, affirmé que des dispositions sont également prises pour la disponibilité du parc de production, des postes et lignes de transport.

309 milliards FCFA de carburant pour couvrir l’année 2024

« Pour réduire les temps de coupures sur incident, des équipes de veille et de dépannage seront mobilisées », a-t-il renchéri. Selon Abdoulaye Djibril Diallo, la couverture optimale de la pointe 2024 dépendra essentiellement de l’approvisionnement en combustible. Il s’agit de mettre à la disposition des centrales thermiques 21 citernes de fuel et 18 citernes de gasoil tous les jours.

Pour assurer la demande en énergie sur toute l’année sans interruption, il faudrait, selon M. Diallo, pratiquement 500 millions de litres de combustible, ce qui correspond à 11.000 citernes de 45.000 litres, pour un coût total de 309 milliards de FCFA alors que le chiffre d’affaires d’EDM-SA prévu cette année est de l’ordre de 275 milliards de FCFA. Par ailleurs, il faut noter que le même jour, après la conférence de presse, s’est tenue une cérémonie de signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF).

Le ministre de l’Economie et des Finances M. Alousseni SANOU, le ministre de l’Énergie et de l’Eau Mme Bintou CAMARA, le Directeur Général de la société Énergie du Mali «EDM-SA » Abdoulaye Djibril DIALLO, la Présidente de l’Association Professionnelle des Banques et Établissements financiers du Mali (APBEF-Mali) Mme SIDIBE Aissata KONE et les membres du pool Bancaire « OPÉRATION-EDM-SA » ont procédé à la signature du protocole d’accord de gestion de la dette bancaire de l’EDM-SA. La cérémonie a eu lieu au ministère de l’Economie et des Finances en présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, du ministre des Transports, du ministre des Mines ainsi que l’ensemble des Directeurs généraux des banques et des établissements financiers du Mali.

Selon le ministre de l’Economie et des Finances, ce protocole d’accord de restructuration de la dette bancaire de EDM-SA, qui se chiffre à 261 milliards de FCFA, consiste à atteler la période de remboursement de ladite dette sur une période de 10 ans à un taux voisin du taux du guichet marginal de la BCEAO, avec un différé de paiement d’une période d’un an. Ce qui permettra à la société EDM-SA d’améliorer sa trésorerie, de faire face aux difficultés qu’elle connaît, notamment la fourniture des centrales en hydrocarbures en vue d’alléger la souffrance des populations. Ce protocole permettra également aux banques de contribuer plus efficacement au développement du secteur privé et d’assainir leur portefeuille.

Quant à la Présidente de l’Association Professionnelle des Banques et Établissements financiers du Mali (APBEF-Mali), Mme SIDIBE Aissata KONE, elle a remercié le ministre de l’Economie et des Finances pour son soutien constant au système bancaire malien et elle lui a affirmé la ferme disponibilité des banques du Mali pour soutenir les efforts du gouvernement.

Pour la banque chef de file qu’est la BMS-SA, elle joue un rôle de catalyseur pour la mise en œuvre du présent protocole, mais aussi de suivi des engagements pris par les différentes parties prenantes. Elle informera régulièrement, les ayants droits, de l’évolution ainsi que des difficultés éventuelles ressorties dans l’exécution de l’accord dans l’objectif d’assurer la bonne fin de l’opération selon le Directeur Général de la BMS-SA, M. Lanfia KOITA.

Le carburant ne serait pas la seule cause du délestage

Avec toutes ces bonnes nouvelles, l’on constate que les populations souffrent et souffrent encore. Elles pensent que la Société EDM-SA n’a fait que transposer le problème de délestage. A ce jour, l’on constate que la fourniture d’électricité est de 06 heures de temps. Ce qui fait qu’à titre d’illustration, le prix des sachets d’eau fraîche et de glace. Le sachet d’eau fraîche cédé avant le mois de jeûne à 25 F CFA est vendu à 50 voire 75 F CFA. Quant à celui de la glace cédé à 50 F CFA, il est actuellement monté en flèche car vendu à 200, 300, 400 voire 500 F CFA. Où est alors l’impact positif de la prétendue diminution des coupures annoncée par la société EDM-SA ?

Par conséquent, l’on peut sans aucun risque de se tromper que le problème n’est pas uniquement la disponibilité du carburant. Il se susurre que la société EDM-SA ne disposent de matériels de production (Groupes électrogènes) modernes capables de prendre en charge les demandes des populations. Il y aurait aussi comme cause, la diminution drastique de la quantité de Mégawatt fournie par le voisin ivoirien.

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