MALI-BANQUE MONDIALE : PLUS DE 29 MILLIARDS POUR RENFORCER LA DÉCENTRALISATION

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La Banque mondiale apporte un soutien précieux à notre décentralisation en soutenant le renforcement du déploiement des ressources et des capacités dans les collectivités territoriales. «La Banque mondiale a approuvé, le 23 mai 2019, un don de 50 millions de dollars pour appuyer le Mali dans ses efforts d’opérationnalisation de l’agenda de décentralisation et de renforcement des capacités institutionnelles des collectivités territoriales», selon un communiqué de presse publié par sa représentation locale.

Ce communiqué, dont nous avons reçu une copie, précise : « Ce don constitue l’élément central d’un financement total de 95 millions de dollars qui sera mis à la disposition du gouvernement pour l’appuyer dans ses efforts de décentralisation et d’amélioration de l’accès aux services de santé et à l’éducation. Des financements additionnels d’autres partenaires, tels que la France, les Pays-Bas, et la Suisse, vont compléter ce don de l’Association internationale de développement (IDA) ».

Ce don qui s’inscrit dans le cadre de l’application de la loi de 2017 sur les collectivités locales, est destiné au financement du Projet de déploiement des ressources de l’État pour l’amélioration des services. Dont l’objectif est d’augmenter « les ressources mises à la disposition des collectivités pour la fourniture des services et à renforcer les mécanismes décentralisés, y compris l’implication des bénéficiaires et utilisateurs des services », a déclaré Fabienne Mroczka, chargée du projet pour la Banque mondiale.

Notons que, selon les termes de la loi de 2017 citée en haut, les communes sont désormais responsables de l’éducation préscolaire, de base, non formelle, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, ainsi que de la santé, de l’hygiène publique et de l’assainissement. Son cadre juridique précise que ces services relèvent des structures de gestion locale. Cependant, l’acheminement des financements vers les fournisseurs de service est soumis à une procédure complexe.

Pour simplifier les procédures et améliorer l’efficacité dans la gestion budgétaire, il a été privilégié, à travers une nouvelle modalité de financement, de lier les décaissements à la performance dans les secteurs éducation et santé. D’où l’intérêt de cet accompagnement pour l’institution financière et de développement. « La décentralisation favorise, entre autres, le processus démocratique et la participation locale à la gestion des affaires publiques dans des secteurs prioritaires tels que la santé et l’éducation. Le Projet de déploiement des ressources de l’État pour l’amélioration des services permet à la Banque mondiale d’accompagner, avec d’autres partenaires, le gouvernement dans l’allocation et l’amélioration de la gestion des ressources financières au niveau des collectivités territoriales et de renforcer les institutions nationales et locales », indique Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali.

Ainsi, grâce à ce projet, d’importantes améliorations sont attendues en termes de renforcement de la prévisibilité et disponibilité des ressources allouées aux collectivités territoriales, aux écoles publiques du premier cycle et aux Centres de santé communautaires, ainsi qu’en termes d’amélioration de performance et de redevabilité des collectivités territoriales. « Ce projet revêt une grande importance pour le processus de décentralisation et de déploiement des ressources publiques au Mali. Son approche transformatrice et évolutive permet d’atteindre dans un premier temps 100 communes et près de 43% de la population, et à terme de couvrir l’ensemble des collectivités territoriales.

Le projet fournira par ailleurs une plate-forme de coordination pour le soutien des partenaires techniques et financiers à la décentralisation. Il aura aussi un impact important sur la mise en place de la gouvernance électronique pour réduire la bureaucratie et faciliter l’engagement des citoyens », a souligné Alexandre Arrobbio, chef d’unité gouvernance Afrique de l’Ouest à la Banque mondiale.

A terme, il permettra de renforcer l’accès aux services dans des secteurs prioritaires pour les populations, tels que l’éducation et la santé, ainsi que d’assurer une gouvernance locale plus efficace et inclusive.

Cheick M. TRAORÉ

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