Comment les compagnies aériennes vont-elles empêcher la perte de nos bagages ?

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Comment les compagnies aériennes vont-elles empêcher la perte de nos bagages ?
Comment les compagnies aériennes vont-elles empêcher la perte de nos bagages ?

Africa-PressMali. Bernd Debusmann Jr BBC Les compagnies aériennes ne sont généralement pas très douées pour les technologies de l’information”, déclare Pascal Buchner, directeur de l’information à l’Association internationale du transport aérien (IATA), l’organisation professionnelle des compagnies aériennes du monde entier.

Quiconque a vu ses bagages perdus ou son vol retardé serait probablement d’accord avec lui. Mais les compagnies aériennes parient qu’elles peuvent améliorer la situation en investissant massivement dans la technologie.

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Quatre raisons derrière les troubles en Tunisie “Nous savons désormais que les données sont la principale source de performance des compagnies aériennes”, déclare M. Buchner.

De la maintenance prévisionnelle à la gestion du personnel et aux programmes de fidélisation de la clientèle, en passant par la manutention des bagages et le suivi du fret, les données – et la façon dont toutes ces informations sont analysées – sont rapidement devenues l’un des facteurs les plus importants pour déterminer le succès des opérations d’une compagnie aérienne.

“Au cours d’un seul voyage, un passager peut interagir avec jusqu’à 10 entités différentes – compagnies aériennes, administrations, manutentionnaires au sol et au moins deux aéroports -, ce qui nécessite l’échange sécurisé de données sur les bagages, les vols et les documents de voyage”, souligne Jacques Demael, vice-président de la stratégie et du support commercial chez SITA, une société informatique internationale spécialisée dans l’aviation, dont le siège est à Genève.

Selon M. Demael, la quantité de données partagées dans le secteur a “explosé” au cours des dernières années. Faut-il interdire le paiement de rançons aux pirates informatiques ?

Même si les voyageurs n’en ont pas conscience, le bon déroulement d’un voyage dépend en grande partie des données, qu’il s’agisse du partage des documents de voyage ou du suivi du flux des bagages entre les aéroports.

“La possibilité de suivre votre sac à travers plusieurs étapes du voyage et de partager ces informations réduit considérablement le risque que votre sac soit perdu”, déclare M. Demael, expliquant que l’utilisation des données relatives au suivi des bagages conduit les compagnies aériennes à des taux d’amélioration allant jusqu’à 66 %.

“Ces améliorations ont permis de réduire de moitié les taux de mauvaise gestion des bagages dans le monde au cours de la dernière décennie”, a-t-il indiqué. Une nouvelle idée pour réduire le temps d’embarquement dans les avions

Malgré ces améliorations, il reste du travail à faire. Un rapport 2020 de la société SITA révèle qu’en 2019, 25,4 millions de bagages ont été perdues dans le monde, ce qui a coûté au secteur du transport aérien environ 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard de livres sterling ; 2,1 milliards d’euros).

La pandémie de Covid-19 a été une catastrophe pour l’industrie du transport aérien. Mais l’IATA, pour sa part, estime que le secteur retrouvera son niveau de 2019 en 2022, l’année même où l’industrie devrait retrouver son équilibre ou sa rentabilité. Et cette reprise s’accompagnera de la collecte d’une quantité record de données.

L’utilisation de données en temps réel permet aux aéroports et aux compagnies aériennes d’allouer leurs ressources plus efficacement, ce qui signifie que les portes d’embarquement, les caisses et les centres de bagages peuvent être dotés d’un personnel adéquat, et que les événements inattendus tels que les conditions météorologiques et les annulations de vols peuvent être traités rapidement.

Concernant les passagers, M. Demael affirme que les données seront particulièrement précieuses dans un environnement post-Covid. Air Canada utilise une plateforme développée par Sisense, une entreprise technologique basée à New York, pour recueillir et transmettre diverses formes de données aux membres du personnel, des employés de première ligne aux dirigeants.

“Ce n’est qu’en mesurant que nous pouvons nous améliorer, et maintenant la mesure peut être faite plus près du temps réel”, déclare Shaul Shalev, directeur de l’analyse et de l’innovation en matière de sécurité à Air Canada. L’intelligence artificielle en Afrique: ‘j’ai appris à un bot à lire les sms de ma mère”

Traditionnellement, les données étaient partagées par courriel, alertes, PDF et simples tableaux de bord. Désormais, les nouvelles technologies permettent à Air Canada de fournir rapidement l’information aux employés par le biais d’applications, de montres intelligentes et même d’outils 3D pour afficher les données.

“Il s’agit de présenter les données aux bonnes personnes, au bon moment”, ajoute M. Shalev. “Je ne peux pas m’attendre à ce qu’un utilisateur arrête son travail quotidien et se rende dans un bureau, imprime un PDF, consulte un tableau de bord, le courriel ou le bulletin approprié pour ensuite digérer les données dont il a besoin.”

Désormais, en quelques clics, le passager peut faire apparaître toutes sortes d’informations sur l’état de la flotte d’Air Canada, ce qui, par le passé, aurait duré des jours. La prochaine étape, dit-il, est de pouvoir identifier les problèmes bien avant qu’ils ne surviennent.

“Imaginez que nous puissions dire qu’une pièce d’un avion doit être remplacée avant sa fin de vie, ou que nous puissions prédire sa défaillance et agir en conséquence”, a-t-il ajouté. “Cela existe maintenant, et c’est basé sur la dégradation des performances au fil du temps – notre approche ajoutera plus de précision et nous permettra ainsi de choisir non seulement [ce] qu’il faut remplacer, mais où et quand.”

Chez American Airlines, une centaine de systèmes ont été regroupés en dix, afin de rendre les données de l’activité de fret beaucoup plus faciles à gérer.

À ce jour, la technologie a eu un impact sur le travail de plus de 8 000 membres de l’équipe des opérations de fret et d’aéroport, ainsi que sur celui de plus de 30 000 clients. Comment l’IA peut nous aider à exploiter notre “intelligence collective”?

“Nous sommes en mesure d’en apprendre davantage à partir du niveau de données que nous recevons en fonction du comportement des clients, de la performance des expéditions et des problèmes qui peuvent se répéter”, explique Jessica Tyler, présidente du fret et vice-présidente des opérations, innovation et livraison à American Airlines.

“Dans de nombreux cas, nous pouvons voir des modèles et devancer les problèmes avant qu’ils n’affectent le trajet de l’expédition.”

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