Le corps humain s’adaptera-t-il aux canicules ?

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Le corps humain s’adaptera-t-il aux canicules ?
Le corps humain s’adaptera-t-il aux canicules ?

Africa-Press – Mali. Difficilement supportables pour l’homme, les épisodes de forte chaleur voient leur nombre augmenter d’année en année, au point que scientifiques et météorologues craignent qu’ils ne deviennent habituels. Pour affronter ces températures hors norme, l’humain a une pléthore d’outils à sa disposition, en partie grâce aux nouveautés technologiques (ventilateur, climatisation, brumisateur…) mais aussi aux règles de bon sens (hydratation régulière, port de vêtements en matières naturelles…). Et si le meilleur instrument pour réguler la température était notre corps ? Dans les colonnes du JDD ce dimanche 17 juillet, Alain Froment, anthropologue et biologiste au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), assure que « nous sommes des animaux tropicaux » donc « résistants à la chaleur ».

« Les Européens descendent d’Africains ayant émigré il y a 2 millions d’années […]. Beaucoup d’humains vivent déjà avec des températures excédant 40 °C. C’est vivable, à condition de bien s’hydrater avec un apport en sels minéraux, surtout pour les personnes âgées et les jeunes enfants », assure l’anthropologue. Néanmoins, il concède que tous les humains ne sont pas gâtés de la même manière par la nature quand il s’agit de se confronter à une forte hausse du mercure. Le thermostat naturel du corps humain, système d’évapotranspiration, serait d’une meilleure efficacité chez les personnes de grande taille. Selon lui, il existerait même une taille optimale. Celle des Néerlandais, d’une taille moyenne de 1,82 m chez les individus masculins, est prise pour exemple. Plus un corps est longiligne, plus la surface de peau est étendue, favorisant alors efficacement la « réfrigération »…

Peau foncée et nez large, deux autres avantages

La peau foncée est, elle aussi, mentionnée comme grand atout en ces périodes étouffantes. D’après une étude de l’ADN ancien, cette couche de mélanine protégerait des UV, tout en permettant la synthèse de la vitamine D. Mais nombreux sont les Européens à avoir perdu cette pigmentation. Selon Alain Froment, cette perte serait survenue « il y a moins de huit mille ans » : « une évolution lente par rapport au rythme du changement climatique. On ne redeviendra pas noir, car la quantité de rayonnement solaire n’augmentera pas ».

Même constat pour le nez large, remarquable en Afrique centrale. Cette forme, qui tolère mieux l’air chaud et humide, s’est affinée avec le temps dans les régions sèches (au Sahel par exemple) ou plus froides (en Europe), pour aider l’organisme à humidifier ou réchauffer l’air. Si l’atmosphère reste sèche, il paraît donc impossible pour le scientifique de compter sur une quelconque évolution biologique sur cette partie du corps pour mieux affronter la canicule.

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