Le Mali aurait trouvé une issue à l’embargo imposé par la CEDEAO

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Le Mali aurait trouvé une issue à l’embargo imposé par la CEDEAO
Les Présidents de la CEDEAO et du MALI

Africa-Press – Mali. Dans le cadre d’assurer l’approvisionnement correct et naturel du Mali, notamment en denrées alimentaires de base tout en assurant la stabilité des prix sur le marché, le gouvernement malien, qui a réagi aux « pénibles » sanctions prises contre lui par les États membres de la CEDEAO, a anticipé en fermant immédiatement ses frontières et en rappelant ses ambassadeurs accrédités dans tous les pays membres de l’institution africaine, exprimant son regret que ce groupe soit devenu un « outil entre les mains de forces extérieures à la région, ayant des plans cachés ».

Dans ce contexte, des membres du gouvernement malien ont tenu des rencontres avec les acteurs économiques locaux à Bamako, pour examiner la « nécessité de prendre des dispositions de base par les différents acteurs pour assurer un approvisionnement normal des produits et assurer la stabilité des prix dans l’intérêt de la population malienne pour qu’elle ne souffre pas » des effets des sanctions économiques imposées par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Le communiqué officiel publié par le ministère des Finances et de l’Economie à l’issue de la réunion principale, a mis l’accent sur « la nécessité de l’unité et de la solidarité pour faire face à ce blocus imposé au Mali », qui est étroitement lié économiquement et commercialement aux pays d’Afrique de l’Ouest dans l’approvisionnement, notamment via les ports d’Abidjan et de Dakar.

Le gouvernement malien a également annoncé être en discussions avancées « avec des pays amis, principalement la Guinée Conakry et la Mauritanie, afin de faciliter l’accès à ses ports pour approvisionner le marché malien » en denrées alimentaires essentielles. Son communiqué précise qu’ils ont discuté de trouver des mécanismes alternatifs en ouvrant des couloirs et des routes pour importer des produits stockés dans des entrepôts dans les ports de la Communauté économique des États de la CEDEAO.

La Junte guinéenne au secours de son homologue au Mali

Ce à quoi, la Guinée – Conakry a décidé de fausser compagnie au groupe ouest-africain, en indiquant que les frontières resteront ouvertes avec le Mali voisin, et ce, malgré les sanctions décidées dimanche dernier par l’institution africaine.

De facto, et par solidarité, la Junte guinéenne au pouvoir a décidé de soutenir la Junte militaire malienne.

Pour rappel, lors d’un sommet extraordinaire tenu à Accra, le dimanche 9 Janvier 2022, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest avait décidé de fermer les frontières entre ses États membres et le Mali, en plus de suspendre le commerce sauf pour les biens essentiels, de couper les aides financières, de geler les avoirs du pays auprès de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, et rappelle les ambassadeurs.

Parallèlement à cette situation un peu trop préoccupante, le Mali s’est vu pointé du doigt par les Nations Unies, dont le Conseil de sécurité a mis en garde contre « la spirale sans fin de l’instabilité » au Mali.

El-Ghassim Wane Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali

Dans sa toute dernière déclaration, El-Ghassim Wane, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies auprès du Conseil de sécurité de l’ONU pour le Mai, a indiqué que : « Dix ans après le déclenchement de la guerre civile au Mali, les espoirs d’une solution rapide à l’insurrection et aux conflits ne se sont pas concrétisés ».

Au contraire, l’Envoyé spécial a mis en exergue : « L’insécurité qui a augmenté, la situation humanitaire qui s’est détériorée, et le grand nombre d’enfants qui ont abandonné leur scolarisation, soulignant que le Mali a été affecté par un cycle d’instabilité sans fin ».

Il a ajouté que : « plus de 1,8 million de personnes devraient avoir besoin d’une aide alimentaire en 2022 contre 1,3 million en 2021, soit le niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé enregistré depuis 2014, en plus d’un demi-million d’enfants qui été également touchés par la fermeture des écoles, ce qui met, selon lui, l’avenir du pays en grand danger ».

Le Représentant du S.G. des Nations Unies a confié que « la situation aurait pu être bien pire sans l’implication de la communauté internationale ».

El-Ghassim Wane a également évoqué de la confrontation musclée actuelle entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Junte militaire de transition malienne dominé par l’armée, et à la tête de laquelle se trouve le Colonel Assimi Goïta, Président de la République de transition, dont le conflit repose sur le calendrier proposé pour la transition, qui durerait jusqu’à cinq ans et demi, jugé par l’institution ouest-africaine « totalement inacceptable ».

A noter que la CEDEAO a exhorté les autorités maliennes à se concentrer sur un retour rapide à l’ordre constitutionnel, après avoir décidé de soutenir les sanctions individuelles imposées le 12 décembre dernier, et en imposant le 9 Janvier 2022 des sanctions supplémentaires.

Le Président de la République de transition – Assimi Goïta

Cependant, Assimi Goïta, dans un message adressé à la nation, le lendemain de la réunion d’Accra, a appelé à l’unité et au calme, indiquant que le Mali reste ouvert au dialogue pour surmonter cette situation difficile.

Selon El-Ghassim Wane : « L’impasse prolongée rendra très difficile la recherche d’une issue consensuelle, avec des difficultés croissantes pour la population et un affaiblissement supplémentaire de la capacité de l’État », avertissant entre-autres qu’un tel scénario aurait « des conséquences profondes pour le Mali et ses voisins ».

Outre la transition politique, le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies estime qu’il est également très important pour le Conseil de sécurité de prêter attention à la mise en œuvre de l’accord de paix et à la stabilisation de la nation divisée, décrivant la paix et la stabilité comme « deux blocs » pour un Mali pacifique et stable.

Que va-t-il advenir d’un Mali jeté par ses « voisins » dans une sorte de « labyrinthe » ?
Anouar CHENNOUFI

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