Le Mali s’aura-t-il saisir l’opportunité turque qui se présente à lui ?

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Le Mali s’aura-t-il saisir l’opportunité turque qui se présente à lui ?
Le Mali s’aura-t-il saisir l’opportunité turque qui se présente à lui ?

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Mali. L’Ambassadeur du Mali en Turquie, Issa Ousmane Coulibaly, en poste depuis le 14 avril dernier, où il avait remis ses lettres de créance au président turc Recep Tayyip Erdoğan pour prendre ses nouvelles fonctions de nouvel ambassadeur du Mali à Ankara, a fait l’éloge de l’industrie de défense turque, exprimant la volonté de son pays d’élargir les domaines de sa coopération existante avec la Turquie.

Coulibaly a déclaré que les relations entre les deux parties avaient atteint un excellent niveau, et a exprimé ses remerciements à la Turquie pour sa solidarité avec le Mali, en rappelant que la Turquie était à ses côtés et l’a aidé dans de nombreuses situations, en lui envoyant également un demi-million de doses de vaccin anti-Corona au cours du mois de mars 2022.

Le diplomate a indiqué que 500 étudiants maliens poursuivent actuellement leurs études en Turquie, et a noté, dans une interview accordée aux médias de la place, que :
• Bamako s’intéresse aux avions, aux véhicules blindés et à tous les produits des industries de défense en Turquie
• Et que la Turquie est parmi les meilleurs pays au monde dans le secteur de l’ameublement, et nous nous soucions de cela.

Pour une coopération tous azimuts

Concernant les liens de coopération entre les deux pays, Coulibaly a déclaré que son pays est très intéressé par tous les domaines de coopération avec la Turquie, en particulier dans tout ce qui concerne les industries de défense, soulignant dans ce contexte : « J’ai été fasciné par ce que j’ai vu en Turquie du développement du secteur de l’industrie de la défense. Nous comptons beaucoup sur cette coopération bilatérale ».

Il a expliqué que la Turquie et le Mali sont confrontés aux mêmes problèmes en matière de lutte contre le terrorisme, notant qu’Ankara a plus de 40 ans d’expérience dans la lutte contre le terrorisme, et que Bamako veut bénéficier de ses expériences.

D’abord une coopération technique

Le diplomate malien a confié que le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara s’était rendu il y a peu à Ankara et avait rencontré son homologue turc, le général Hulusi Akar, soulignant l’importance de la visite du ministre malien dans la capitale turque en indiquant que Sadio Camara a invité son homologue turc à se rendre au Mali.

Il a précisé à ce sujet que les experts des deux pays continuent de travailler côte à côte pour déterminer ce qui doit être fait afin de renforcer la coopération entre les deux pays amis.

Et d’ajouter : « Le Mali nommera dès que possible un attaché militaire à son ambassade à Ankara, car la Turquie a déjà le lien en poste à son ambassade à Bamako ».

Coulibaly a souligné que les deux pays ont des accords de coopération établis dans le domaine des industries de défense, et que le Mali souhaite renforcer cette coopération, au vu desquels les deux pays signeront prochainement un accord de coopération technique dans les domaines de la défense et de la sécurité.

Puis une coopération économique

Pour ce qui est du volet « coopération économique » entre la Turquie et le Mali ainsi que les opportunités d’investissement entre les deux pays, l’ambassadeur malien à Ankara a déclaré que son pays attache une grande importance à cette question, et qu’il a rencontré plus de 10 hommes d’affaires turcs qui souhaitent investir dans son pays.

Il a expliqué que le ministre des Finances et du Commerce et de l’Industrie s’était déjà rendu à Istanbul, en octobre 2021, à la tête d’une importante délégation malienne qui comprenait 20 hommes d’affaires.

« Nous sommes très intéressés par le commerce entre les deux pays et nous importons des matériaux de construction de Turquie. De plus, des entreprises contractantes turques participent à des projets d’infrastructure (routes et ponts) au Mali », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Coulibaly a souligné que son pays est le plus gros producteur de coton en Afrique, produisant le deuxième coton le plus fin au monde après le « Texas » des Etats-Unis, et qu’il a donc l’occasion de coopérer avec la Turquie dans ce domaine, car cette dernière est l’un des plus importants pays de l’industrie textile.

Importance des relations turco-africaines

Choguel Kokalla Maïga, recevant l’Ambassadeur de la République Turque à Bamako, Murat Mustafa Onart

Le diplomate malien en poste à Ankara, a déclaré que l’intérêt de la Turquie pour l’Afrique aura des répercussions positives sur ses relations avec le Mali, notant que la création d’une zone de libre-échange africaine profitera aux relations économiques entre les deux pays.

Dans le même contexte, nous rappelons ici que le Premier ministre Chef du gouvernement du Mali, Choguel Kokalla Maïga, avait reçu en audience l’Ambassadeur de la République Turque à Bamako, Murat Mustafa Onart, le 17 janvier 2022, avec qui il s’est entretenu au sujet de la coopération entre les deux pays.

Le diplomate turc a, en outre, précisé qu’il a été question de « coopération dans les domaines du transport, de l’économie et de l’éducation entre-autres ».

« Nous avions parlé essentiellement de la coopération entre nos deux pays. Ça fait plus de dix ans que notre ambassade est ouverte à Bamako. Nous avons beaucoup de projets communs dans plusieurs domaines. Nous avons discuté assez longuement sur différents sujets de collaboration entre nos deux pays », a déclaré Onart à l’issue de sa rencontre avec Maïga.

Que peut donc faire Erdogan en Afrique ?

Pour renforcer les relations croissantes de la Turquie avec les pays d’Afrique, le président Recep Tayyip Erdoğan avait déjà invité des chefs d’Etat du continent à un sommet à Istanbul, qui s’est tenu du 16 au 18 décembre de l’année dernière, sous le thème « Partenariat renforcé pour le développement commun et la prospérité ».


Sommet Afrique – Turquie à Istanbul

Pour le président turc, l’Afrique est plus que jamais au programme de la Turquie !

Il importe de noter que le volume d’échanges entre la Turquie et l’Afrique est passé en vingt ans de 2 à au moins 25 milliards de dollars. Et c’est pour redynamiser cette multi-coopération avec le Mali et d’autres pays du continent africain, que Recep Tayyip Erdoğan s’est rendu près d’une quarantaine de fois en Afrique depuis 2005 (Premier ministre à l’époque), car pour lui : « l’Afrique est le continent le plus jeune et qui connaît la croissance la plus rapide au monde ».

D’autant plus que selon les projections des Nations unies, la population du continent triplera au moins d’ici 2100, pour franchir la barre des « quatre milliards d’habitants ».

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