Multipartisme intégral : La classe politique divisée sur la limitation du nombre des partis

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Multipartisme intégral : La classe politique divisée sur la limitation du nombre des partis
Multipartisme intégral : La classe politique divisée sur la limitation du nombre des partis

Africa-Press – Mali. Les partis politiques utilisent les espaces publics pour les mobilisations de masse Avec l’avènement de la démocratie, arrachée au prix du sang, notre pays a opté pour le multipartisme intégral, en mettant fin au règne sans partage de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), le parti unique constitutionnel.

Il y a eu aussi l’adoption d’une Charte des partis politiques qui a fait l’objet de révision plusieurs fois. « à l’époque, les Maliens avaient en bloc rejeté le financement public des partis politiques. Du coup, il n’y avait pas beaucoup de formations », se souvient l’universitaire, qui ajoute que plus tard, il y a eu l’organisation du forum politique national d’octobre 1998 à janvier 1999 dont l’une des recommandations a été d’aller au financement public des partis politiques à travers une révision de la Charte.

Car, au-delà de la fonction électorale, les formations politiques doivent, désormais, assurer notamment, les missions d’éducation des militants, d’encadrement des élus ainsi que d’information et de sensibilisation de leurs membres et de l’opinion nationale. « C’est au regard de cette mission de service public qu’il a été introduit un financement public des partis politiques, au prorata de 0,25% des recettes fiscales nationales sous réserve de certaines conditions », explique Dr Mamadou Samaké. D’après lui, le fait que 15% de ce financement soit octroyé à tous les partis politiques ayant déposé des listes aux élections, qu’ils aient eu des élus ou non, peut en partie expliquer leur multiplicité.

PLÉTHORE- Selon les données officielles, notre pays compte aujourd’hui plus de 270 partis politiques. D’après les spécialistes, la plupart de ces formations n’animent guère la vie politique et font fi des règles en la matière. également, nombre de ces partis sont des « faire-valoir ». Pour ce faire, ils se positionnent lors des élections, notamment les présidentielles, pour s’aligner derrière les grands favoris et ainsi tirer leur épingle du jeu. Face à cette situation, nombreux sont les Maliens qui ne se reconnaissent plus dans l’action politique et ne cachent pas leur déception par rapport au comportement de certains hommes politiques. Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour demander de mettre de l’ordre dans le secteur. Cela a été exprimé au cours de plusieurs rencontres d’envergure nationale dont le Dialogue national inclusif (DNI). Aussi, les Assises nationales de la refondation (ANR) en ont fait une de leurs recommandations, demandant la réduction du nombre des partis politiques en appliquant des conditions restrictives de leur création et de leur financement.

Naturellement, ces partis ne comptent aucun élu. Moussa Mara demande en outre de mettre fin à l’existence de tout parti qui n’est pas présent sur au moins les 2/3 du territoire. Il soutient qu’une entité politique ne peut conquérir et exercer le pouvoir dans cette situation. « En adoptant cette règle, on aurait moins de 20 partis dans notre pays, ce qui correspond à la réalité effective », estime l’ancien chef de gouvernement. Cela est d’autant plus nécessaire que peu de nos compatriotes peuvent citer le nom de plus de 15 partis politiques, souligne Moussa Mara.

Donc, ce sont les lois qu’il faut visiter, aujourd’hui », préconise l’ancien ministre pour qui ces règles sont de véritables passoires qui permettent de faire tout et n’importe quoi sans conséquence. Me Tall propose de trouver, sur la base d’une concertation élargie avec l’ensemble des forces politiques et institutionnelles, les textes qui permettent aux partis d’exister, de s’exprimer, mais de façon représentative et à apporter un plus à la vie démocratique de notre pays.

DISSOLUTION- À ce niveau, l’enseignant-chercheur Mamadou Samaké déplore le fait que la Charte des partis politiques ne prévoit pas de dispositions pour la dissolution des formations. « Sinon, j’en connais, de 1992 à nos jours, des partis qui n’ont jamais eu un seul élu », déclare le politologue. Pour lui, il est trop facile de créer une entité politique dans notre pays. « Trois, quatre ou cinq personnes peuvent se mettre ensemble dans une chambre, dire qu’elles ont fait une assemblée constitutive. Ces individus élaborent les statuts et règlement intérieur ainsi qu’un procès-verbal de l’assemblée générale avec les noms des membres fondateurs qu’ils vont déposer au niveau du ministère de l’Administration territoriale. En une semaine, dix jours voire un mois, ils obtiennent leur récépissé », déplore Dr Mamadou Samaké.

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