Au Mali, la junte suspend les activités des partis politiques : ‘’les militaires n’aiment pas la contradiction’’

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Au Mali, la junte suspend les activités des partis politiques : ‘’les militaires n’aiment pas la contradiction’’
Au Mali, la junte suspend les activités des partis politiques : ‘’les militaires n’aiment pas la contradiction’’

Africa-Press – Mali. La junte malienne dirigée par le colonel Assimi Goita n’est pas contente. Après la publication du communiqué de plus de 80 formations politiques et organisations réclamant le retour à l’ordre constitutionnel, un décret des autorités transitoires vient de suspendre jusqu’à nouvel ordre toutes les activités des partis et des associations à caractère politique.

Début avril, plus de 80 entités politiques et sociales ont demandé à la junte militaire de ‘’créer les conditions d’une concertation rapide et inclusive, pour la mise en place d’une architecture institutionnelle, à l’effet d’organiser, dans les meilleurs délais, l’élection présidentielle’’.

Les signataires du communiqué n’écartent pas l’option de faire recours à ‘’toutes les voies légales et légitimes, pour le retour du Mali à l’ordre constitutionnel normal et dans le concert des Nations, gage de la stabilité politique’’.

En guise de réaction, le régime du colonel Assimi Goita a pris un décret suspendant jusqu’à nouvel ordre toutes les activités des partis et des associations à caractère politique pour des raisons de maintien de l’ordre public. Une situation qui ne laisse pas indifférent l’avocat et défenseur des acquis démocratiques Mohamed Traoré.

L’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats constate que ‘’les militaires au pouvoir au Mali dévoilent de plus en plus leurs intentions. Ils n’aiment pas la contradiction. Ils ne veulent pas du tout entendre parler de retour à l’ordre constitutionnel’’.

Il fait remarquer que ‘’tout parti politique et toute organisation de la société civile qui évoquent cette question subissent immédiatement leur courroux. La dissolution d’associations ne suffit plus. Dorénavant, ils usent sans gêne de la suspension des activités des partis politiques et celles dites à caractère politique des associations, autres mesures liberticides pour faire taire toutes les voix discordantes. Tout cela sur le fondement de la fameuse et de la fumeuse notion d’ordre public’’.

L’avocat déplore le fait que pendant que le Sénégal donne une image positive de l’Afrique à travers la vitalité de sa démocratie, ‘’d’autres pays la tirent vers le bas au grand désespoir de millions d’Africains’’.

‘’Voilà le panafricanisme et le souverainisme que certains dirigeants veulent nous servir: pas de liberté d’expression, pas de liberté de la presse, pas de liberté d’association, pas d’activités pour les partis politiques et les OSC’’, martèle-t-il, avant de demander aux putschistes de faire ‘’attention au retour de bâton’’.

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