Africa-Press – Mali. Au moment où la menace terroriste monte en puissance au Mali mais aussi au Burkina voisin, voici que des groupes armés, au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), haussent le ton, avec un risque d’escalade évident.
Pour peu que les dirigeants de la transition malienne optent pour un recours à la force, on imagine l’ampleur des défis dans une région sensible du Sahel, en proie à diverses manoeuvres de déstabilisation.
L’Accord de paix issu du processus d’Alger est ainsi sur la sellette. Déjà en juillet, ces sorties cycliques de la CMA avaient agité la menace d’une rupture avec Bamako.
Or, pas plus tard que la semaine dernière, le ministre des AE et de la Communauté à l’étranger, Ramtane Lamamra, a exhorté, depuis Oran, à l’application rapide d’une des dispositions, à savoir l’intégration de 26 000 combattants aux forces de sécurité maliennes.
Facteur principal de l’érosion qui fragilise ledit processus, cet enjeu a été souligné à chaque session du Comité de suivi onusien que préside l’Algérie.
Faute de quoi, la réconciliation resterait une perspective hypothétique. Fragilisé, le processus pourrait conduire à des aventures contraires dont le Mali n’a pas besoin, même si des forces occultes manoeuvrent en ce sens.
Un jeu dangereux, faut-il le dire, car une telle déstabilisation pourrait être fatale en premier lieu aux apprentis-sorciers qui jouent à qui perd-gagne.
L’abandon de l’espace de dialogue et de réconciliation ouvert par l’Algérie serait fatal et il faut espérer une réunion au plus vite du Comité de suivi de l’accord (CSA) qui ne s’est pas réuni depuis dix mois, tandis que les organes clés du processus semblent gelés, y compris la Commission technique de sécurité (CTS), organe clé du dispositif.
Depuis 2021, les groupes armés ont travaillé à la concrétisation d’un Cadre stratégique permanent (CSP) censé les rapprocher. Mais le gouvernement malien y a vu un regain de velléité indépendantiste, ce qui a quelque peu ébranlé le processus.
Pourtant, Bamako sait que, dans la région de Ménaka, le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) et le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) combattent seuls l’État islamique du Grand Sahara (EIGS), au prix de centaines de morts et de milliers de déplacés.
Avec un déploiement récent de l’armée malienne dans la région, tout devrait rentrer dans l’ordre, à condition que des initiatives interviennent pour contrecarrer les manoeuvres hostiles qui visent à jeter de l’huile sur le feu.
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