Liberté de la presse : la Guinée progresse et se classe à la 78e place sur 180 pays

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Liberté de la presse : la Guinée progresse et se classe à la 78e place sur 180 pays
Liberté de la presse : la Guinée progresse et se classe à la 78e place sur 180 pays

Africa-Press – Mali. La Guinée est passée de la 85e l’année dernière à la 78e place de la 22e édition du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF). Notre pays fait mieux que le Burkina Faso qui se hisse à la 86e place, le Sénégal (94e) et le Mali (114e).

Dans son rapport publié ce vendredi 3 mai, RSF rappelle que le régime de transition, installé depuis le coup d’État de septembre 2021, n’a pas tenu ses promesses de garantir la liberté de la presse en Guinée. ‘’Malgré le pluralisme des médias existant, les entraves et attaques contre les journalistes et les médias s’enchaînent dangereusement’’, martèle-t-elle.

L’organisation qui assure la promotion et la défense de la liberté d’informer et d’être informé partout dans le monde souligne que le gouvernement de transition s’était engagé à respecter la liberté de la presse, juste après son arrivée au pouvoir en octobre 2021.

Malgré tout, mentionne-t-elle, ‘’les atteintes commises par les autorités se sont multipliées ces derniers mois, notamment via la censure de plusieurs médias à grande audience. Les médias concernés ont tous en commun de suivre une ligne éditoriale libre et critique”.

Elle note que l’organe de régulation des médias, la Haute Autorité de la communication (HAC), a retiré en décembre 2023 trois chaînes de télévision de bouquets télévisuels pour des raisons de “sécurité nationale”. Les mêmes raisons ont été évoquées par le ministre des Affaires étrangères, lors d’une rencontre avec des diplomates, pour justifier le blocage de l’accès aux réseaux sociaux dans le pays durant trois mois.

Selon toujours RSF, les médias de service public sont favorisés aux dépens des médias privés, l’Etat leur donnant la priorité dans l’accès aux événements officiels et pour effectuer les communications gouvernementales.

‘’Les subventions accordées aux médias privés sont jugées insuffisantes. Les médias privés fonctionnent surtout grâce aux annonceurs. Mais lorsqu’ils sont restreints ou censurés, ces annonceurs se montrent frileux et résilient les contrats’’, analyse l’organisation qui précise que ‘’les médias concernés sont obligés de réduire leurs programmes ou de cesser complètement de fonctionner, mettant les journalistes en chômage technique, faute de moyens’’.

Pire encore, ‘’les journalistes sont régulièrement victimes d’agressions et de violences, particulièrement lors de manifestations politiques. Ils sont également fréquemment victimes de menaces de mort et de harcèlement sur les réseaux sociaux. Les auteurs de ces actes de violence, souvent des agents des forces de l’ordre, mais aussi des militants de partis politiques, restent dans l’immense majorité impunis’’.

‘’Les arrestations de professionnels des médias sont aussi régulières. Le secrétaire général du principal syndicat de la presse, Sékou Jamal Pendessa, a passé plus d’un mois en détention pour avoir voulu organiser une manifestation pour la liberté de la presse’’, souligne RSF, tout en mentionnant que ‘’le journaliste français Thomas Dietrich a été expulsé début 2024 alors qu’il enquêtait sur des faits de corruption au sein de la Société nationale des pétroles (SONAP)’’.

Il faut rappeler que la Norvège conserve sa 1ère place dans ce 22e classement de la liberté de la presse, tandis que l’Érythrée arrive en dernière position.

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