Mali : La Cour suprême traque des anciens dignitaires du régime d’IBK

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Mali : La Cour suprême traque des anciens dignitaires du régime d’IBK
Mali : La Cour suprême traque des anciens dignitaires du régime d’IBK

Africa-PressMali. Au Mali, l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires, qui date de la période de 2013 à 2014, a connu un rebondissement, hier jeudi, avec l’arrestation de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, et celui de l’économie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, sur instruction de la chambre d’accusation de la Cour suprême.

maliweb.net

– L’affaire dite ‘’ achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires’’ n’a pas encore cessé de hanter certains membres du premier gouvernement de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Hier jeudi, la chambre d’accusation de la Cour suprême du Mali passe à l’offensive 48 heures après la sortie médiatique du procureur général, Mamoudou Timbo, en ordonnant dans la foulée l’arrestation de deux anciens ministres du régime d’IBK. En réponse à certaines informations distillées, il avait qualifié de “contrevérité” l’information selon laquelle les dossiers liés aux crimes commis lors de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements destinés aux FAMA auraient fait l’objet d’un classement.

C’est une interview accordée à une télévision locale par l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, qui aurait précipité la procédure sur les crimes financiers liés à l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires qui date de neuf ans. Il avait déclaré que cette affaire a été classée sans suite par la justice. Effectivement, sous la pression du régime d’IBK, le procureur en charge du pôle économique de l’époque a été contraint d’abandonner la procédure judiciaire après avoir reçu des instructions. Les autorités avaient justifié leur décision en arguant que « l’appréciation des éléments d’enquête ne relevait pas de l’autorité » du procureur anti-corruption. Conformément à l’article 95 de la Constitution du 25 février 1992, la Haute Cour de Justice est la seule institution compétente pour juger « le Président de la République et les Ministres mis en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale pour haute trahison ou à raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat ».

Aujourd’hui, en absence d’une Assemblée nationale dont les membres sont susceptibles, selon la constitution du Mali, de siéger dans la Haute Cour de justice, le procureur général de la Cour Suprême indique qu’il lui revient de poursuivre et de classer sans suite ce dossier dans lequel des aniciens ministres sont mis en cause. « L’instruction se poursuit au niveau de la Cour Suprême. Ne pas avoir de Haute Cour de Justice fonctionnelle ne signifie pas que nous devons rester dans l’impunité », a prévenu en début de semaine le procureur Timbo sur les antennes de l’ORTM. En poursuivant par la même occasion que les auteurs présumés de surfacturation et de détournements de fonds publics pourront être traduits devant la Cour d’Assise. Il indique qu’une jurisprudence sur ce schéma existe depuis les années 80.

Et c’est cette jurisprudence qui semble expliquer les raisons de l’arrestation de l’ancien Premier ministre et le ministre de l’économie et des finances du régime d’IBK. Ils ne sont pas les seuls cités dans ce dossier. D’autres hauts cadres, dont l’ancien ministre délégué de l’économie et des finances, chargé de la promotion des investissements et de l’initiative privée, Moustapha Ben Barka, son homologue de l’économie numérique, de l’information et de la communication, Mamadou Camara, ainsi qu’un conseiller à la Présidence, Sidi Mohamed Kagnassi, tous au moment des faits, sont cités.

En mars 2020, le nommé Mamadou Camara avait été déjà placé sous mandat de dépôt dans ce dossier, avant d’être relâché sous pression des autorités de l’époque. Ces anciens dignitaires du régime déchu d’IBK sont cités dans un rapport publié par le Bureau du Vérificateur Général en octobre 2014 concernant l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Ce document relève des détournements de deniers publics par des opérations frauduleuses pour un montant de 9,3 milliards FCFA et dénonce la mauvaise gestion portant sur un montant de 29,3 milliards FCFA.

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