Africa-Press – Mali. Au Mali, l’accès aux denrées de première nécessité devient de plus en plus difficile. En cause: la pénurie persistante de carburant qui affecte profondément les circuits d’approvisionnement et perturbe le fonctionnement des marchés.
Habituellement, cette période de l’année est marquée par une abondance de légumes sur les étals. Mais cette année, la situation est toute autre. En sillonnant les marchés de la capitale, un constat s’impose: vendeurs et acheteurs expriment tous leur désarroi.
Selon Alima Traoré, vendeuse de légumes, les difficultés de déplacement liées au manque de carburant compliquent considérablement l’approvisionnement. « Nous avons des problèmes pour nous déplacer à cause de la pénurie d’essence. Nos grossistes rencontrent les mêmes difficultés. Avant, nous nous approvisionnions chaque matin, mais aujourd’hui, il arrive que nous restions deux jours sans aller au marché, par crainte de ne rien trouver ou par manque de Sotrama », explique-t-elle.
Même constat chez Aminata Coulibaly, également vendeuse de légumes, qui souligne l’instabilité des prix. « Le marché est devenu difficile à comprendre. Tantôt les prix baissent, tantôt ils augmentent. Tout dépend de la disponibilité des produits. Lorsque le grossiste réduit ses prix, nous faisons de même pour nos clients », précise-t-elle.
Du côté des consommateurs, les plaintes se multiplient face à la flambée des prix. Le charbon de bois, indispensable à la cuisson dans de nombreux ménages, est devenu hors de portée pour plusieurs familles. « Le sac de charbon est passé de 4 000 à 7 000 francs CFA. On ne sait plus comment faire, car il faut forcément du charbon pour préparer les repas », déplore Madeleine Diarra, ménagère.
Habituellement, la hausse du prix du charbon est observée durant l’hivernage. Mais cette fois-ci, la baisse tant attendue ne se fait pas sentir. Interrogé à Nyamakoro Courani, N’dji Diarra, grossiste en charbon, affirme que le produit est disponible, mais difficile à acheminer.
« Le charbon existe, mais nous avons des problèmes pour le transporter. Tout est lié à la pénurie de carburant. Il faut aussi reconnaître qu’au Mali, lorsque les prix augmentent pendant un certain temps, il est souvent difficile de les faire redescendre. Toutefois, nous allons faire des efforts pour le bien de tous », assure-t-il.
La situation est tout aussi préoccupante pour la viande et le poisson, devenus excessivement chers sur les marchés. Les ménagères peinent à s’en procurer, tandis que les commerçants évoquent de sérieux problèmes d’approvisionnement. « Il arrive parfois que nous ne trouvions même pas de poisson à vendre », confient certains vendeurs.
Moussa Diarra, boucher à Nyamakoro, témoigne de conditions de travail de plus en plus éprouvantes. « Je vais chercher la viande la nuit à cause de la pénurie de carburant, afin de pouvoir servir mes clients le matin. On ne sait jamais ce qui peut arriver », raconte-t-il.
La pénurie de carburant affecte ainsi l’ensemble des activités économiques et sociales du pays. Si la population fait encore preuve de résilience, une question demeure: jusqu’à quand? De nombreux citoyens lancent un appel pressant aux autorités de la Transition afin qu’elles prennent des mesures urgentes pour soulager les ménages et favoriser la baisse des prix des denrées de première nécessité.
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