L’Algérie regrette la dénonciation par Bamako de l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015

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L'Algérie regrette la dénonciation par Bamako de l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015
L'Algérie regrette la dénonciation par Bamako de l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015

Africa-Press – Mali. L’Algérie a regretté, vendredi, la dénonciation par les autorités maliennes de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.

C’est ce qui ressort d’un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères consulté par Anadolu.

L’Algérie a pris connaissance, “avec beaucoup de regrets et une profonde préoccupation, de la dénonciation par les autorités maliennes de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger”, indique le communiqué de la diplomatie algérienne.

“L’Algérie prend acte de cette décision dont elle tient à relever la gravité particulière pour le Mali lui-même, pour toute la région qui aspire à la paix et à la sécurité, et pour l’ensemble de la communauté internationale”, indique le texte.

“Le peuple malien frère sait que l’Algérie n’a jamais failli à travailler à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, avec sincérité, bonne foi et solidarité indéfectible envers le Mali frère”, souligne la même source.

Et d’ajouter: “Le peuple malien doit aussi savoir et doit se convaincre que la longue liste des raisons invoquées à l’appui de la dénonciation de l’Accord ne correspond absolument ni de près ni de loin à la vérité ou à la réalité”.

“En effet, il n’a échappé à personne que les autorités maliennes préparaient cette décision depuis bien longtemps. Les signes avant-coureurs depuis deux ans en ont été leur retrait quasi-total de la mise en œuvre de l’Accord, leur refus quasi-systématique de toute initiative tendant à relancer la mise en œuvre de cet Accord, leur contestation de l’intégrité de la médiation internationale, leur désignation de signataires de l’Accord, dûment reconnus, comme dirigeants terroristes, leur demande de retrait de la MINUSMA, l’intensification récente de leurs programmes d’armement financés par des pays tiers et leur recours à des mercenaires internationaux”, explique la diplomatie algérienne.

Le communiqué indique, en outre, que “toutes ces mesures systématiquement mises en œuvre ont soigneusement préparé le terrain à l’abandon de l’option politique au profit de l’option militaire comme moyen de règlement de la crise malienne”.

La diplomatie algérienne a affirmé que le peuple malien frère “doit savoir que des décisions aussi malheureuses et aussi malvenues ont prouvé par le passé que l’option militaire est la première menace à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali, qu’elle porte en elle les germes d’une guerre civile au Mali, qu’elle diffère la réconciliation nationale au lieu de la rapprocher et qu’elle constitue enfin une source de menace réelle pour la paix et la stabilité régionales”.

Jeudi, le gouvernement de la Transition du Mali a mis fin à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé en 2015 entre les autorités et les groupes rebelles du nord, avec effet immédiat, selon un communiqué du gouvernement de la Transition lu à la télévision nationale par le porte-parole le colonel Abdoulaye Maiga et dont Anadolu a reçu une copie.

Cette décision est justifiée, selon le porte-parole du gouvernement, entre autres, par le changement de posture de certains groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, devenus des acteurs terroristes et poursuivis par la justice malienne, après avoir commis et revendiqué des actes terroristes.

Le colonel Maiga a affirmé que le Gouvernement de la Transition avait constaté “l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger” et, par conséquent, “annonce sa fin, avec effet immédiat”.

Pour rappel, l’accord de paix et de réconciliation entre le gouvernement malien et les groupes rebelles du nord avait été signé le 15 mai puis le 20 juin 2015 à Bamako, grâce à une médiation internationale pilotée par l’Algérie sous l’égide des Nations Unies.

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