Mali : après le PAG, crainte d’un sevrage prolongé

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Mali : après le PAG, crainte d’un sevrage prolongé
Mali : après le PAG, crainte d’un sevrage prolongé

Africa-PressMali. Après la présentation du Plan d’action gouvernemental devant le Conseil national de Transition, des partis politiques montent sur leurs grands chevaux. Ils expriment leur crainte d’un sevrage prolongé.

Le Premier ministre de Transition, Choguel Kokalla Maïga a présenté son Plan d’action gouvernemental (PAG), devant le Conseil national de Transition (CNT), vendredi 30 juillet 2021. Un Plan structuré autour de quatre axes prioritaires : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales, la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité.

L’État malien devra dégager environ deux mille cinquante milliards soixante-trois millions de francs (2 050 063 000 000 F) FCFA, pour la mise en œuvre de ses axes.

Crainte de prolongation

La présentation de ce PAG, censé être mis en œuvre durant les huit (8) mois restant à la Transition, donne la chair de poule à des partis politiques. Dans l’entendement de certains hommes politiques maliens, le plan présenté par le Premier ministre prouve à suffisance une volonté de prolongation de la Transition au-delà du délai accordé. La crainte d’un sevrage prolongé s’empare de ces partis.

Sidi Elmoctar Kounta, du Parena, estime que dans son discours, le chef de gouvernement n’a fait aucune proposition concrète et emploierait des subterfuges pour annoncer la prolongation de la transition. « On ne lui demande pas de régler tous les problèmes du Mali en six mois. Vouloir organiser des Assises de la refondation, ce n’est en réalité que pour acter qu’il faudra prolonger la transition », confie-t-il à nos confrères de RFI.

La même crainte est exprimée par Amidou Issoufi Maïga, membre du bureau national du Rassemblement pour le Mali (RPM). « Toutes les actions qui sont programmées, ce sont des actions sur le long terme. Par exemple, quand il parle du retour des déplacés, ça, ce n’est pas pour demain. Cela veut dire que derrière le programme présenté, il y a une volonté cachée de prolonger la transition », a-t-il laissé entendre sur les ondes de RFI, dimanche 1er août 2021.

Induire les autorités en erreur

Bien avant la présentation du PAG, des ténors de partis politiques ont tenu, le 26 juillet dernier, une conférence de presse à Bamako pour inviter les autorités de la transition au respect du délai imparti.

Ces réactions des partis politiques maliens font rappeler les circonstances ayant précipité le départ de l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), le 18 août 2020. En raison de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays, l’opposition politique était restée sceptique quant à la bonne tenue des élections législatives, en 2020. Le régime politique, galvanisé par une majorité en quête d’intérêts personnels, s’est entêté à aller aux élections, qui ont finalement occasionné la chute du pouvoir en place.

Le même scénario est en plan. Les partis politiques souhaitent induire les autorités de la transition en erreur en les poussant à tenir les élections générales, annoncées pour début 2022, qu’il pleuve ou qu’il neige. La stabilité et la sécurité semblent être leur dernier souci. L’essentiel est d’aller aux élections afin que leur vache laitière leur revienne. L’insécurité, l’instabilité, dont souffrent les populations, pourraient toujours attendre. Les autorités de la transition ont alors du pain sur la planche.

Fousseni Togola

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