Ménankoto: des zones d’ombre autour de l’attribution du permis à la société LittleBig Mining

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Ménankoto: des zones d’ombre autour de l’attribution du permis à la société LittleBig Mining
Ménankoto: des zones d’ombre autour de l’attribution du permis à la société LittleBig Mining

Africa-PressMali. Annulée par l’ancien Premier ministre, Moctar Ouane, l’attribution du permis de recherches d’or et de substances minérales du groupe 2 de Ménankoto dans le cercle de Kéniéba à la société LittleBig Mining, suscite des questionnements dans le secteur minier. Surtout que la société en question n’a été créée que quelques semaines seulement avant l’acquisition du permis. Ce qui renforce le doute.

L’attribution du permis de recherche d’or et de substances minérales du groupe 2 de Ménankoto dans le cercle de Kéniéba à la société LittleBig Mining, par l’ancien ministre des Mines, Lamine Seydou Traoré, laisse apparaître beaucoup de zones d’ombre. C’est ce que soutiennent plusieurs sources proches du dossier qui continuent de s’interroger sur les réelles motivations de cette attribution. Et à juste titre !

Puisque, selon nos informations, la société LittleBig Mining a été créée en février 2021, c’est-à-dire quelques semaines seulement avant l’acquisition le 24 mars du permis de recherche. Ses promoteurs Boubacar Traoré-ingénieur (qui détient 50% selon nos sources), Mamadou Yara et Yaya Yattassaye, tous opérateurs économiques, ne sont pas aussi connus comme de grandsopérateurs miniers.

Les soupçons de délit d’initié ou de favoritisme

«Comment une société inconnue au bataillon dans le secteur minier peut-elle acquérir un permis aussi important que celui de Manakoto ?» S’interroge une source proche du dossier qui dit ne pas croire à la génération spontanée.

S’il y a coïncidence, elle est troublante, a ajouté notre interlocuteur. D’après lui, c’est de notoriété publique que les nouvelles sociétés n’ont aucun moyen d’acquérir des permis comme celui de Ménankoto et LittleBig Mining ne pourra pas faire exception. À moins qu’elle soit pistonnée de l’intérieur.

Ce qui fait manifestement accroître les soupçons de délit d’initié ou du moins de favoritisme. Puisque plusieurs sources affirment que les actionnaires de la société Little Big Mining avaient toutes les informations relatives aux recherches d’or et de substances minérales du groupe 2 de Ménankoto. Ils savaient exactement la date à laquelle le permis tomberait dans le domaine public. C’est en connaissance de toutes ces informations que LittleBig Mining a postulé pour le permis.

Le fait que l’un des responsables de B2Gold (limogé depuis) soit logé dans une des maisons de l’un des actionnaires de la société LittleBig Mining fait accroître davantage le soupçon. Même si l’un de ses promoteurs s’en défend. Il soutient que dans les colonnes du journal Aujourd’hui-Mali, que le permis d’exploitation à Ménankoto a été obtenu conformément aux règles en vigueur.

«Nous avons seulement demandé un permis d’exploitation et il nous a été attribué, tout en respectant les procédures. Puisque le permis en question était tombé dans le domaine public où tout Malien pouvait le récupérer

».

Un argument battu en brèche par plusieurs sources concordantes qui émettent de sérieux doutes quant au reste de la procédure d’attribution. «Tout a été fait pour que le permis soit attribué à LittleBig Mining» s’agace un de nos interlocuteurs qui dit ne pas en connaître les raisons.

Selon nos informations, plusieurs manœuvres ont été entreprises pour empêcher la société B2Gold de déposer ses dossiers de renouvellement. Étant entendu que la société B2Gold a déposé ses dossiers de renouvellement le 4 février, donc le premier, notre source estime «qu’en dépit du principe premier venu premier servi, le permis devrait être attribué à la société B2Gold, cela en vertu du code minier de 2019 en vigueur».

Toute autre chose n’est que du dilatoire qui consiste à mettre de la poudre de perlimpinpin aux yeux des Maliens. Les prochains jours seront très déterminants. Puisque la société B2Gold n’entend pas se laisser faire et pourrait saisir les instances judiciaires compétentes.

Abdrahamane SISSOKO

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