Africa-Press – Mali. Au Mali, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a été condamné à deux ans de prisons, dont un avec sursis, lundi 27 octobre, pour « atteinte au crédit de l’État et opposition à l’autorité légitime ». En cause, un tweet de soutien aux hommes et femmes emprisonnés après avoir critiqué la junte au pouvoir.
Moussa Mara, qui fut Premier ministre du Mali pendant huit mois en 2014-2015, avait été inculpé et écroué le 1er août après avoir affirmé sur les réseaux qu’il avait rendu visite à des prisonniers, « détenus d’opinion », à qui il avait promis qu’un jour ces derniers obtiendraient justice.
En détention depuis son inculpation, Moussa Mara a écouté impassible le prononcé de sa condamnation par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité à Bamako, a constaté un correspondant de l’AFP.
L’ancien chef du gouvernement malien doit également payer une amende de 500 000 francs CFA (760 euros) et devra payer un franc symbolique à l’État, partie civile dans l’affaire.
Cette peine correspond aux réquisitions du parquet, qui avait réclamé 24 mois d’emprisonnement.
« Ce n’est pas fini », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de Moussa Mara, Maitre Mountaga Tall, ajoutant: « Nous allons nous concerter avec notre client et convenir de la démarche à suivre. »
Un proche de l’ancien Premier ministre, s’exprimant sous couvert d’anonymat pour raison de sécurité, a déclaré à l’AFP ne pas être surpris par la décision: « On s’y attendait. C’est le fait du prince. Dites-moi quel est son délit? »
L’ONG Amnesty International a dénoncé une « parodie de justice » et appelé à sa libération immédiate, dans un communiqué publié lundi.
Crise sécuritaire
Le Mali est dirigé par une junte depuis deux coups d’État en 2020 et 2021. Les militaires ont pris des mesures répressives contre la presse et les voix critiques. Ils ont également dissous les partis politiques et des organisations à caractère politique.
Depuis 2012, ce pays sahélien fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique.
La junte, dirigée par le général Assimi Goïta, s’était engagée à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais a depuis manqué à cette promesse. En juillet, le régime militaire a accordé à Assimi Goïta un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable « autant de fois que nécessaire » et sans élection.
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